La seconde édition du «dialogue stratégique et économique» sino-américaine a ouvert ses portes hier à Pékin. Au menu de cette réunion de deux jours à laquelle participent Mme Hillary Clinton, son collègue au Trésor, Timothy Geithner et le président de la réserve fédérale (FED), Ben Bernanke, et les plus hauts responsables chinois. Des dossiers allant de l'économie à la diplomatie en passant par la Défense et le yen dont Washington critique le taux de change avec le dollar. Pour elle, ce « taux » qu'elle qualifie de rigide est sous-évalué en regard du poids économique de Pékin. Hu Jintao, le Président chinois, ne ferme pas la porte mais tout en réitérant sa volonté de poursuivre la réforme du taux de change du yen, il refuse de fixer un calendrier. «La Chine va continuer progressivement à faire progresser la réforme sur le mécanisme de taux de change du renminbi (le taux d'échange du yuan) sur le principe de la prise de décision indépendante, du contrôle et du progrès graduel», dit-il convaincu que son pays sera sur la sellette au prochain sommet du G20 au Canada. En toile de fond de cette réunion à laquelle Washington a envoyé une délégation de 200 personnes - c'est le groupe le plus important d'officiels du gouvernement américain à s'être jamais déplacé à une rencontre, où que ce soit dans le monde » selon Mme Clinton -, la crise créée par le naufrage d'une corvette sud-coréenne après le tir d'une torpille nord-coréenne. Washington, qui a condamné Pyongyang après les conclusions de l'enquête internationale, espère que Pékin se joindra à l'avis de la communauté internationale. Le dossier du nucléaire iranien, objet d'un projet de sanctions à l'ONU, a été abordé. Selon Mme Clinton, la coopération avec le géant asiatique est primordiale. L'une des priorités, dit-elle, est de «favoriser une relation économique plus équilibrée» entre la Chine et les Etats-Unis». A mi-chemin du fiasco de la conférence de Copenhague et de celle attendue à Mexico, l'énergie et le climat ont été débattus aussi entre les deux plus grands pollueurs de la planète qui tentent depuis hier de tourner la page des colères chinoises après la vente d'armes américaines à Taïwan, et la rencontre de M. Obama avec le dalaï-lama en février et le refus de Washington d'assouplir ses contrôles d'exportations de produits de haute technologie. Pékin garde le cap sur la coopération sur les énergies propres et sa revendication d'un rôle accru dans les instances de gouvernance globale (FMI, G20).