La Chine s'est félicitée hier des déclarations du président américain qui a dit vouloir positiver les relations sino-américaines. Le président américain Barack Obama est déterminé à nouer une «relation positive» avec la Chine, une déclaration aussitôt saluée hier par Pékin, alors que les deux puissances cherchent à surmonter de sérieuses divergences. M.Obama a tenu ces propos lundi soir après avoir reçu les lettres de créances du nouvel ambassadeur de Chine à Washington Zhang Yesui, a précisé le porte-parole de la Maison-Blanche Robert Gibbs dans une déclaration lue à la presse. «Au cours de leur entretien, le président a fait état de sa détermination à développer plus avant une relation positive avec la Chine», a dit M.Gibbs. Les relations bilatérales ont connu ces derniers mois des frictions et des tensions, notamment sur la valeur du yuan (la monnaie chinoise), des ventes d'armes à Taïwan, la liberté de l'Internet et une visite à la Maison Blanche du dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains, que Pékin accuse d'indépendantiste. M.Obama a souligné la nécessité pour Washington et Pékin de «travailler ensemble, ainsi qu'avec la communauté internationale, sur des questions mondiales litigieuses, notamment la non-prolifération et la poursuite d'une croissance mondiale durable et équilibrée», explique le texte lu par M.Gibbs. Le président a «réaffirmé» la politique américaine d'«une seule Chine» en vertu de laquelle les Etats-Unis considèrent Taïwan comme faisant partie de la Chine, a poursuivi le porte-parole, ajoutant que M.Obama soutenait les «efforts faits par Pékin et Taipei pour réduire les tensions dans le détroit de Taïwan». Ces déclarations ont aussitôt été saluées à Pékin par un communiqué du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Qin Gang. «La Chine apprécie l'attitude positive du président américain Barack Obama (...) visant à promouvoir les relations sino-américaines», a-t-il dit, ajoutant que Pékin «attache une grande importance à la réaffirmation par les Etats-Unis de leur engagement sur les questions de Taïwan et du Tibet». Taïwan et la Chine ont été gouvernées séparément depuis 1949, mais Pékin estime que l'île fait partie de son territoire. Leurs relations bilatérales se sont considérablement améliorées depuis l'arrivée au pouvoir à Taïwan du président Ma Ying-jeou. Mais la Chine avait été profondément irritée par des ventes d'armes américaines d'un montant de 6,4 milliards de dollars en janvier à Taïwan et par des entretiens du dalaï-lama le mois suivant à la Maison-Blanche. Les Etats-Unis font également pression sur la Chine pour qu'elle autorise une appréciation du yuan. M.Qin a reconnu les difficultés récentes, affirmant qu'elles ne sont «pas dans l'intérêt des deux pays». «La Chine et les Etats-Unis sont des nations qui ont une importante influence dans le monde», a-t-il dit. «Une bonne relation sino-américaine est dans l'intérêt fondamental des deux pays et de leurs peuples, et est bénéfique à la paix, à la stabilité et à la prospérité en Asie et dans le monde», a souligné le porte-parole chinois. La semaine dernière, la Chine avait fait état de sa volonté de renforcer les contacts avec Washington pour atténuer les tensions. M.Qin a toutefois insisté «sur un dialogue et des consultations sur un pied d'égalité». Un prochain round de discussions de haut niveau stratégiques et économiques devrait se tenir à Pékin à la fin mai. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le secrétaire au Trésor Timothy Geithner devraient représenter la partie américaine, tandis que le vice-Premier ministre Wang Qishan et le conseiller d'Etat Dai Bingguo devraient conduire la délégation chinoise.