Parce que pour Facebook, il ne s'agit pas seulement d'améliorer son application de partage de photos. C'est une question de domination. Facebook ne veut pas être l'une des options possibles pour partager votre contenu personnel avec vos amis et des inconnus. Il veut être la seule. Tout comme Google amasse les dollars en maîtrisant le domaine de la recherche sur Internet, le business model de Facebook dépend de son monopole des partages sur le Web. Pas seulement du partage de mises à jour de statuts, ou de « j'aime », ou de mèmes, ou même de photos — le partage en tant qu'activité. Afin de s'assurer une telle omniprésence, Facebook est prêt à allonger l'oseille pour mettre des startups comme Instagram hors-jeu. S'il ne le fait pas, quelqu'un d'autre pourrait s'en charger. Quand on réfléchit dans ces termes-là, alors la somme paraît plus logique. Instagram ne vaut peut-être pas 1 milliard de dollars aux yeux de quelqu'un d'autre — d'ailleurs, l'entreprise a été évaluée à la moitié de cette somme la semaine dernière à peine — mais elle les vaut, et même plus encore, pour un Facebook désireux d'évincer une potentielle rivalité menaçant son activité principale. Laisser Google, Twitter ou Pinterest acheter Instagram reviendrait à permettre à ces entreprises de devenir du jour au lendemain d'excellentes alternatives pour le partage de photos. Et s'il y a bien une chose que Mark Zuckerberg veut, c'est s'assurer qu'il n'existe aucune bonne alternative à Facebook.