La production locale ne représente que 36% du marché. Selon les services douaniers, Les experts en la matière l'ont relevé, hier, lors d'un séminaire national sur le nouveau pacte de croissance organisé conjointement par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP). Cette rencontre s'inscrit parmi les 50 propositions opérationnelles faites par le FCE, ciblant le développement de plusieurs secteurs et activités économiques. Pour le président du Forum, Rédha Hamiani, parvenir à couvrir localement les 70% des besoins nationaux en médicaments constitue « un objectif économique ambitieux mais réalisable », d'autant plus que l'Algérie « dispose des conditions de base, notamment le marché, les ressources humaines et les capacités de production ». Il suffit seulement de favoriser l'investissement dans la production. « Cette démarche rend l'acte d'investir plus profitable que l'acte d'importer », a déclaré M. Hamiani.Il plaide pour la mise en place d'un environnement économique et technique en mesure d'accompagner efficacement les producteurs et d'un cadre légal et réglementaire stable, prévisible, transparent et cohérent avec l'objectif national de développement rapide d'une production nationale de qualité. Le président du FCE a mis l'accent sur la mise en place du « couloir vert » au dédouanement des intrants importés par les fabricants nationaux des produits pharmaceutiques. Il rappelle, à cet effet, que la réglementation du système du « couloir vert » vient d'être promulguée. Elle devrait être appliquée incessamment au profit des producteurs pharmaceutiques nationaux. LA PRODUCTION, PARENT PAUVRE DES POLITIQUES Pour le président de l'UNOP, Nabil Mellah, depuis l'ouverture du marché, tous les textes réglementaires ont concerné l'importation alors que la production pharmaceutique et la distribution n'ont fait l'objet d'aucun cahier de charges. « Comment réguler les investissements ? », s'est-il interrogé, rappelant que les investissements dans le domaine du médicament se sont élevés à un milliard d'euros. D'où la nécessité de mettre en œuvre tous les mécanismes pour développer l'industrie pharmaceutique d'autant qu'une centaine de projets dans le domaine a été déposée au ministère de la Santé. Evoquant les gisements importants de croissance à exploiter dans le domaine du médicament, le Dr Ait Saïd, membre de l'UNOP, a souligné que pour certaines classes pharmaceutiques fabricables, l'Algérie a la capacité et la possibilité de couvrir la quasi-totalité du marché. « Pour la forme suppositoire, la production nationale peut couvrir tous les besoins du marché », note-t-il. Ce qui n'est pas le cas pour la forme injectable, qui demeure, en dépit de tous les efforts, le maillon faible de l'industrie pharmaceutique.