L'objectif de doubler le niveau de production des médicaments en Algérie a été au cœur du séminaire organisé hier par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop). S'exprimant à l'ouverture de la rencontre en présence de plusieurs représentants de ministères, le président du FCE, Réda Hamiani, a affirmé que cet objectif nécessite «un assainissement en profondeur» du secteur de l'industrie pharmaceutique. Il a préconisé aussi l'amélioration de l'environnement économique de manière à rendre «l'acte d'investir plus profitable que l'acte d'importer». L'Algérie, qui a importé en 2011 pour 1,9 milliard de dollars, devrait mettre en place «un cadre légal et réglementaire stable, prévisible, transparent et cohérent avec un objectif national de développement partagé pour une production nationale de qualité», recommande Réda Hamiani. Estimant que l'état actuel est décourageant pour les opérateurs de l'industrie pharmaceutique, Hamiani a mis en valeur les potentialités et les capacités qui existent au niveau local.D'ailleurs, l'Unop et le FCE ont élaboré, dans ce cadre, «un nouveau pacte de croissance pour doubler en trois ans la production locale». Ainsi, plusieurs propositions ont été formulées par ces deux organisations afin de favoriser le produit national et de réduire le volume des importations. Entre autres mesures préconisées, on peut citer l'octroi de financements à des taux bonifiés, l'exonération de l'IBS pour les producteurs, l'assouplissement du système actuel de fixation des prix, l'adaptation du système des enregistrements aux règles modernes, la mise en place d'un couloir vert au dédouanement des intrants et la mise en place d'une agence nationale du médicament.Une étude réalisée par l'Unop a fait état des créneaux qui devraient attirer l'attention des pouvoirs publics. Ce travail montre que les capacités déjà installées du pays peuvent arriver à une couverture nationale de 67%. Toutefois, l'Unop juge que l'objectif est «réalisable» mais des préalables s'imposent notamment la formation des ressources humaines et l'encouragement de la recherche et développement, et la mise en place de structures accompagnatrices telles qu'un comité de veille pour anticiper les défaillances. L'Unop a appelé en outre à la révision des différents textes réglementaires. Sur ce point, le représentant du ministère de la Santé, Amou Hafed, a affirmé que les textes réglementaires régissant l'importation de médicaments «sont appelés à être révisés». Il cite particulièrement le cahier des charges relatif à l'importation des médicaments, qui devrait certainement être actualisé. S. B.