Même si les grands projets d'infrastructures initiés dans le cadre des programmes de relance économique ont, à travers la sous-traitance, un grand impact sur l'emploi, comme le projet de l'autoroute Est-Ouest, l'habitat, le rail, c'est le secteur industriel qui devrait en être la locomotive. Une étude du Bureau international du travail datant de 2003 consacré à l'Algérie, a montré toutes les conséquences sur l'emploi des grandes restructurations avec les fermetures d'usines en série. C'est le privé qui devait prendre le relais. Selon une enquête de 2012 de l'Agence nationale d'investissement (ANDI) qui se base sur la période de 2002 à 2010, les 25.015 projets d'investissements enregistrés auprès de l'Agence devraient permettre la création de 226.471 nouveaux emplois directs. Le privé avec 99% des projets, soit 24.745 projets (contre 270, soit 1% seulement réalisés par le secteur public) devrait assurer 89% des emplois, c'est-à-dire 201.910 emplois contre 24.561 emplois pour le public, selon la même enquête. Il faut d'abord noter que ces chiffres ne sont que des « prévisions de création d'emplois » et la plupart du temps, le secteur privé dispose d'un gisement financé par l'Etat, au titre du dispositif du contrat pré-emploi. Il serait intéressant de savoir si ces emplois ouvrent réellement des perspectives de stabilité qui dépassent le cadre d'un CDD (contrat à durée déterminée) comme on a pu le constater au niveau de certaines offres. D'ailleurs, même l'enquête de l'ANDI met en exergue la persistance du secteur des services avec une offre limitée d'emplois. Le transport occupe, à ce titre, la 1re place en termes de projets avec 14.644 réalisations suivi du bâtiment et travaux publics (BTPH) avec 4.796 projets et 72.355 emplois créés. Le secteur industriel a du poids en termes de création d'emplois puisque avec 2.622 projets, mais des investissements lourds estimés à 205 milliards DA, ce sont 81.894 nouveaux postes de travail créés. C'est dire le rôle plus dynamique de secteurs comme l'industrie ou l'agriculture qui peuvent absorber des masses importantes de sans-emploi. Ces derniers sont généralement le fait de grands groupes ou dans la plupart des cas, l'initiative de l'Etat, grand investisseur par excellence... En attendant, le gouvernement a estimé que les microentreprises, bien que leur effectif en termes d'emploi ne dépasse pas en général une dizaine de postes, pouvaient jouer un rôle. Lors du dernier Salon de l'emploi organisé en février, le ministre du Travail a parlé de la création de plus de 60.000 postes au cours de l'année 2012 dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC). Selon M. Louh, 61.111 microentreprises ont été créées à l'échelle nationale en 2011. Cette augmentation du nombre de PME est due aux mesures incitatives prises en Conseil des ministres. La création de petites entreprises aujourd'hui est liée à la politique d'entreprenariat développée chez les jeunes, notamment les universitaires. Plusieurs opportunités s'offrent à ces derniers, plus particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication, les énergies renouvelables, le développement touristique...