« Comme si c'était aujourd'hui » par Oudelki Moh Lounès « Nous sommes partis aux environs de 8 heures du matin de la Bastille vers la place de la Nation, pour encadrer de jeunes militants algériens. Faisant partie des responsables de section du MTLD, Amar Tadjadit et moi, portions des brassards aux couleurs algériennes. Une jeune fille oranaise portait une pancarte avec le portrait de Messali Hadj. Des policiers français se ruèrent sur elle et l'ont molestée. Fous de rage, nous avons répliqué par des slogans indépendantistes et l'on a tiré sur nous avec des balles réelles. Ce fut la débandade. Il y eut des tirs de partout atteignant les manifestants. Alors que nous avons essayé de nous sauver, on a vu un policier braquer son arme sur Amar et tirer. Au cours de cette journée du 14 juillet 1953, il y eut 7 morts dont Mouhoub Illoul de Oued Amizour (Bejaïa) Tahar Madjine de Lafayette (Bougaâ), Abdelkader Trari (Nedroma) Larbi Daoui (Oran) Amar Tadjadit (Tigzirt-sur-Mer), Abdellah Bacha (M'chedellah) et enfin Maurice Lurot, syndicaliste à Paris. Amar et moi, distribuions toutes les semaines, sous le manteau à l'époque, 300 numéros du journal « Algérie Libre ». Malgré le risque, nous allions là où se trouvaient nos compatriotes pour leur donner des exemplaires. »