Les prisonniers palestiniens en grève de la faim depuis 50 et 75 jours et dont certains sont en danger de mort font enfin parler les instances officielles internationales. Le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne et le mouvement des non-alignés ont exprimé leur inquiétude. La Croix-Rouge est « extrêmement préoccupée » par la détérioration de l'état de santé de six détenus en « danger de mort imminent ». Cette instance demande aux autorités pénitentiaires israéliennes de les transférer dans un hôpital correct de telle sorte que leur état puisse être constamment surveillé et qu'ils puissent recevoir les soins médicaux et infirmiers spécialisés, adaptés à leur état. L'UE réaffirme son opposition à la pratique des détentions administratives. « Les détenus ont le droit d'être informés des raisons de leur détention et d'avoir un procès équitable sans délai injustifié », affirment les missions européennes à al-Qods et Ramallah. Le gouvernement français, qui se dit, lui aussi, préoccupé conseille aux autorités israéliennes d'être sensibles au risque d'une issue tragique et de prendre d'urgence les mesures appropriées. Pour la France, « la détention administrative doit rester une mesure d'exception et avoir une durée limitée et doit s'effectuer dans le respect des garanties fondamentales, en particulier les droits de la défense du détenu et le droit à un procès équitable dans un délai raisonnable », indique le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Dans un projet de déclaration sur les détenus politiques en Palestine, le mouvement des pays non-alignés fait part de sa solidarité avec « les prisonniers en grève de la faim pour contester leur détention administrative illégale et protester contre les mesures inhumaines et la violation des droits de l'homme ». Les officiels palestiniens, qui n'ont à aucun moment abandonné les grévistes, suivent leur situation de près et en parlent constamment. Dans les rues, les manifestations populaires sont organisées au quotidien. Hier, plusieurs dizaines de personnes ont bloqué l'accès aux bureaux de l'ONU à Ramallah pour presser le SG des Nations unies d'intervenir en faveur des 2 200 détenus en grève de la faim.