Le projet de construction d'un complexe sidérurgique à Jijel, d'un montant de 1,25 milliard DA, par le groupe sidérurgique égyptien El Izz Steel, a été finalement « gelé », a souligné ce jeudi à l'APN le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar. La raison ? «Nous avions entamé les discussions avec El Izz mais les évènements entre l'Algérie et l'Egypte, suite au match de football, et la crise économique internationale ont conduit au gel total du projet», a précisé le ministre en marge de la séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales des députés. Selon M. Temmar, les autorités sont en phase d'étudier trois autres projets. « Nous sommes en train d'étudier trois offres des groupes Mitsuit (Japon), ArcelorMittal (Inde) et Cevital (Algérie) pour la réalisation de ces projets sidérurgiques », a-t-il expliqué ajoutant qu'au maximum deux seront retenus vu que la superficie de la zone s'étend sur 500 hectares. En marge de la séance plénière, M. Temmar a indiqué que le gouvernement est en train de tracer une nouvelle feuille de route pour la restructuration globale du secteur public et a décidé de donner plus d'avantages aux entreprises nationales. « Il s'agit non seulement d'une mise à niveau mais d'un redéploiement complet du secteur. Notre objectif est de faire le focus sur la croissance économique algérienne. Nous devons sortir du pétrole et diversifier nos revenus en relançant les entreprises aussi bien publiques que privées », a-t-il dit. A propos du sort de la société Sonatro, le ministre a indiqué qu'elle bénéficiera également d'un plan de restructuration d'autant que sur le plan financier, « sa situation n'est pas terrible ». Khelil : L'Algérie a réalisé un gain de 600 millions de dollars dans des placements à l'étranger Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a indiqué que l'Algérie a réalisé un gain net de 600 millions de dollars généré depuis 2005 par l'investissement de un milliard de dollars placé par la Sonatrach dans le fonds d'investissements américain Russel, et ce en vue de le fructifier. « C'est une excellente opération. Elle nous a permis de diversifier le risque parce que les actions que détenait Sonatrach étaient des actions sur Anadarko et Duka Energy », a précisé M. Khelil. La démarche algérienne, soutient-il, était de « diversifier le portefeuille et multiplier nos placements dans différentes sociétés pour éviter les chutes d'une action comme cela se fait dans les grandes compagnies internationales », a expliqué M. Khelil avant d'ajouter : « si nous avions mis plus d'argent, nous aurions gagné plus ». A propos du marché pétrolier, le ministre a émis le souhait de voir les revenus des l'Algérie augmenter cette année pour atteindre le seuil de 53 et même 60 milliards de dollars. « Le prix du pétrole va rebondir aussitôt que les pays qui sont liés au marché financier verront une meilleure situation. Il y a déjà un signe avant-coureur ». Répondant, par ailleurs, à une question relative au méga-projet du gazoduc sous-marin Medgaz, reliant l'Algérie à l'Espagne, M. Khelil a fait savoir que la « production d'exportation du gaz va commencer en septembre prochain », indiquant qu'un retard de trois mois a été accusé dans la réalisation du projet. Pour ce qui est de la question d'un député sur les lois régissant les entreprises multinationales, Chakib Khelil a été très explicite en disant que « les compagnies pétrolières activant en Algérie sont assujetties à une loi claire et rigoureuse quant au paiement des impôts et redevances et à une loi qui ne permet aucune forme d'évasion fiscale ». Sur la lancée, il a souligné que « ces compagnies sont dans l'obligation de déposer auprès de la Banque d'Algérie leurs revenus en monnaie convertible y compris les montants destinés au paiement des impôts et redevances ». M. Khelil a indiqué également que la loi algérienne astreint ces compagnies étrangères de favoriser l'exploitation de la main-d'œuvre locale. Projet de 1,2 million de logements : les wilayas saisies pour la notification du foncier constructible Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa a souligné que toutes les collectivités locales ont été destinataires d'une note leur demandant de notifier le foncier constructible en vue de réaliser le projet de 1,2 million de logements inscrits pour la période 2010-2014. Si le problème du foncier se pose avec acuité à Alger et ses périphéries, le ministre a fait remarquer que ce n'est pas le cas dans plusieurs régions du pays. Concernant le vieux bâti, le ministre a rappelé qu'une opération de recensement des habitations précaires est d'ores est déjà lancée dans les grandes villes en vue d'établir un carnet de santé pour chaque immeuble. S'agissant de la restauration des constructions vétustes appartenant à des privés, M. Moussa a indiqué que les propriétaires sont dans l'obligation d'y contribuer ajoutant que son département prépare un cadre juridique portant sur les mesures de restauration et de démolition des habitations précaires. Rapatriement de pièces du patrimoine archéologique «Un des points litigieux entre l'Algérie et la France», souligne Mme Toumi Le rapatriement de pièces du patrimoine archéologique de l'Algérie dont les restes du crâne de l'homme de Tighennif exposé dans les galeries du Musée de l'homme à Paris, ainsi que les archives d'avant et pendant la période coloniale « constituent l'un des points litigieux entre l'Algérie et la France », a indiqué Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture tout en précisant que ce litige ne date pas d'aujourd'hui. « Nous sommes conscients de la nécessité de rapatrier tout ce qui touche à notre mémoire historique et nous le revendiquons sérieusement car il s'agit d'une position de principe pour l'Etat algérien. Nous ne reculerons ni ne marchanderons à ce sujet. Les négociations avec la France ne se sont jamais arrêtées », affirme-t-elle. Et d'ajouter que « l'Algérie ne ménagera aucun effort pour la récupération du patrimoine archéologique et culturel pillé et œuvrera à faire adopter des recommandations rigoureuses dans ce sens par la communauté internationale ». Parlant de l'inventaire du patrimoine établi, elle a expliqué que ce dernier était « l'une des conditions essentielles à inclure dans les dossiers de procédure inhérents aux négociations sur le rapatriement du patrimoine culturel ».