La Tunisie profite du Sitev pour attirer de nouveau les touristes algériens en leur proposant non seulement de nouveaux programmes, mais aussi des révisions sur les tarifs. « La baisse des tarifs est l'option que nous avons choisie pour préserver nos clients algériens, en plus de l'introduction de nouvelles destinations et de nouveaux circuits. Nous avons aussi un programme spécial Ramadhan », indique la représentante de l'agence de tunisiennes, Rayhan voyages. Ces dispositions, ajoute-t-elle, commencent d'ailleurs à donner des résultats. « Les inscriptions des touristes algériens pour la destination Tunisie sont plus nombreuses que ceux de l'an dernier à cette même période », assure-t-elle. Autre atout que comptent exploiter les Tunisiens : la sécurité. Pour le représentant de l'agence de voyages, également tunisienne, Emna voyages, la sécurité des clients est garantie à 100% durant toute la durée de leur séjour. « Ce sera aussi une occasion pour nous de démontrer que la Tunisie n'est pas du tout un pays dangereux, comme rapporté par certains médias », affirme-t-il. Cela dit, les Tunisiens avaient préparé leur saison estivale depuis longtemps via des éductours longue distance organisés ces derniers mois au profit des opérateurs algériens, « pour qu'ils jugent par eux-mêmes la situation sécuritaire en Tunisie ». - Les destinations locales boudées : Les touristes algériens préfèrent l'étranger Il est rare qu'une agence de voyages algérienne affiche des destinations locales. Elles sont rares en tout cas au Sitev. « Les touristes algériens ne sont pas demandeurs de destinations locales. Ils préfèrent l'étranger », s'accordent à dire les agences de voyages approchées. « Les capacités touristiques ne sont pas de très bonne qualité, les Algériens préfèrent aller ailleurs », explique Mehdi Taleb, représentant de l'agence de voyages, Dida Voyages. « En fait, c'est une question de tarifs. Si nous faisons une comparaison avec les tarifs des infrastructures d'hébergement étrangères, les nôtres sont trop chers. Il faut dire que nos hôtels ne jouent pas le jeu avec les agences de voyages. Ils ne font jamais dans le promotionnel. Les Algériens donc préfèrent payer moins cher et avoir des produits de meilleure qualité », résume-t-il. A Annaba où Dida Voyages est implantée, ce sont surtout les touristes étrangers qui y font des séjours. « Il faut dire que d'une façon générale, le touriste algérien n'est pas particulièrement attiré par le tourisme culturel. Or, c'est ce que nous proposons à Annaba et même à Souk Ahras. Nous organisons des circuits pour suivre la trace de la civilisation hippone et celle de Saint Augustin. Cela n'intéresse pas beaucoup nos clients nationaux qui sont plus portés sur le tourisme de divertissement », conclut-il. Même le tourisme de montagne et saharien n'attire pas trop les nationaux. « Le Sud reste méconnu, peut-être plus dans notre pays qu'ailleurs. Nos partenaires étrangers font de la promotion dans leurs pays respectifs pour attirer leurs touristes. Mais ce n'est pas le cas de nos agences qui ne font pas de promotion par manque de moyens », confie Ahmed Benmansour, directeur de l'agence Tassili Tours. C'est pour cette raison, estime-t-il, que 80% des nos clients sont des étrangers. - Sahara : Les touristes étrangers en baisse en 2012 Le nombre de touristes étrangers est en baisse cette année. C'est le constat du moins du représentant de Tassili Tours.« Lors de la saison 2009-2010, la quinzaine d'agences de voyages implantées à Djanet avaient reçu entre 1.000 et 1.500 touristes étrangers. Ce chiffre a dégringolé à une soixantaine lors de la saison 2011-2012 », regrette-t-il. Le problème de sécurité dans la région, explique-t-il, est la principale raison de cette baisse. Mais pas uniquement. « Depuis cette année, les dossiers de visa pour l'Algérie sont devenus de plus en plus compliqués. De nouvelles conditions sont introduites, décourageant les touristes étrangers à venir au Sud, y compris les clients fidèles », déplore-t-il. Selon lui, cette situation a poussé les agences de voyages à mettre la clé sous le paillasson. « Il ne faut pas oublier qu'au Sud, les agences de voyages n'activent que pendant la moitié de l'année, du mois d'octobre au mois d'avril. Les charges financières sont devenues de plus en plus difficiles à honorer », confie-t-il. Le représentant de Dida Voyages confirme cette situation : « Ces derniers mois nous n'avons reçu aucun touriste étranger. » - Turkish Airlines sollicite un vol supplémentaire Pas d'offres promotionnelles chez Turkish Airlines cet été. Les billets à tarifs réduits ont été proposés au mois d'octobre 2011, au profit surtout des agences de voyages algériennes. « Le billet le moins cher était de 43.000 DA au mois d'octobre. Mais durant la haute saison estivale, le billet vers la Turquie pourra atteindre les 80.000 DA », affirme Ryad Bentrioua, directeur marketing de la compagnie en Algérie. Il explique cette cherté par le fait que cette dernière n'a qu'un seul vol par jour. « Nous avons à plusieurs reprises sollicité un deuxième vol, mais la tutelle nous répond toujours par la négative sans nous fournir le motif », indique-t-il.