L'enlèvement de treize pèlerins chiites de nationalité libanaise à Haleb, au nord de la Syrie suscite d'énormes indignations et condamnations. Tout le monde a peur que cette affaire ne dégrade davantage la situation au Liban partagé entre hostiles et favorables au régime Assad. Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah lance un appel au calme. Avec d'autres responsables politiques libanais, il a pris des contacts avec la Syrie et d'autres « pays influents » dans la région. Le Premier ministre Najib Mikati exhorte les familles des personnes kidnappées à rester calmes. Le chef de l'opposition, Saad Hariri, qui a condamné l'enlèvement, appelle à une libération immédiate de « ses frères » libanais. Inquiet, le roi Abdallah d'Arabie saoudite demande au président Michel Sleimane d'intervenir face à la « gravité » de la crise pour empêcher le pays de replonger dans la guerre civile. Pour Moscou, la contagion des violences en Syrie et au Liban est une « menace réelle ». Selon le gouverneur de Haleb, un groupe armé a enlevé des pèlerins chiites dont des Libanais et des Syriens, alors qu'ils revenaient d'Iran et de Turquie à bord de bus à destination du Liban via Haleb. « Les personnes étaient à bord de deux bus en provenance d'Iran et de Turquie. Elles ont été enlevées dans la localité d'Al-Salama dans la banlieue de Haleb », a-t-il ajouté. « Des femmes, figurant parmi les personnes enlevées, ont été relâchées par leurs ravisseurs, a précisé ce responsable. » L'Armée syrienne libre (ASL) nie toute responsabilité. « L'ASL n'est pas du tout responsable de cet enlèvement. Nous n'opérons pas comme ça. C'est une tentative de porter atteinte à l'image de l'ASL », a affirmé le chef du Conseil militaire de l'ASL basé en Turquie, le général Moustapha Al-Cheikh. « Nous condamnons cet enlèvement qui ne relève pas des valeurs de la révolution » syrienne, a-t-il poursuivi, supposant que l'enlèvement était « sans doute l'œuvre du régime qui veut semer le chaos dans la région ». Le Conseil national syrien, principale instance de l'opposition, n'écarte pas que le régime de Bachar al-Assad soit derrière l'enlèvement, une accusation fortement dénoncée par les pro Assad qui imputent le rapt à l'opposition syrienne armée. Pour eux, c'est le Hezbollah libanais, pro-syrien, qui est visé par les ravisseurs. Selon Adnane Mansour, le ministre libanais des Affaires étrangères, le groupe va être libéré « dans les prochaines heures ».