Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, dont le gouvernement est dominé par le Hezbollah, un allié de Damas, a reconnu des «cas individuels» d'enlèvements d'opposants syriens au Liban, dans un entretien à la chaîne BBC en arabe. Interrogé sur le «silence» du gouvernement libanais concernant les enlèvements d'opposants syriens, M.Mikati a admis que des enlèvements avaient eu lieu au Liban, mais «plusieurs mois avant la formation de son gouvernement» mi-juin, dans une interview diffusée jeudi soir. «Il y a eu quelques incidents, mais à caractère individuel», a insisté le Premier ministre, sans plus de précisions. Son gouvernement est dominé par le puissant mouvement chiite armé Hezbollah, un farouche allié du régime syrien, mais lui-même se dit officiellement «neutre». L'opposition libanaise, dirigée par l'ancien Premier ministre Saâd Hariri, dénonce régulièrement les incursions de l'armée syrienne au Liban et le silence du gouvernement sur des enlèvement d'opposants syriens. Il y a quelques semaines, la police libanaise avait fait savoir que des investigations avaient abouti à l'implication de l'ambassade de Syrie à Beyrouth dans la disparition d'au moins quatre opposants syriens. L'ambassadeur de Syrie au Liban a rejeté ces accusations.