309 plages autorisées à la baignade La saison estivale plante son décor pour cet été. Les plages sont envahies par les premiers baigneurs en quête de villégiature et de fraîcheur marine. Les jeunes profitent de ces instants avant le grand rush désordonné des vacanciers. Les aéroports connaîtront au fur et à mesure un rythme plus cadencé avec l'arrivée massive des émigrés en provenance d'Europe, du Canada et particulièrement de France. La voie maritime est également sollicitée par les voyageurs en provenance de la cité phocéenne Marseille et d'Alicante, deux destinations desservies par l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV). Selon les déclarations de Noureddine Moussa, ministre du Tourisme, qui a effectué le déplacement à Béjaïa pour donner le coup d'envoi, « la saison estivale est une affaire d'approche stratégique et d'organisation technique. Nous refusons de l'inscrire comme une simple activité routinière, mais elle doit être perçue comme une activité économique ». La saison estivale est même considérée comme un vecteur de développement du tourisme affinitaire (visites aux parents et amis) en direction des Algériens résidant à l'étranger. Alors que la diaspora marocaine génère chaque année plus de 20 milliards de dirhams en transferts de devises au Maroc et que 35 à 40% des flux financiers sont enregistrés en juillet-août, période estivale des grands retours au pays, les Algériens établis à l'étranger ne contribuent pas suffisamment à l'essor économique du pays. La saison estivale est aussi perçue par les autorités comme un apprentissage dans le cadre du développement de la promotion du tourisme à l'international. Quelles sont les nouveautés cette année ? La saison estivale 2006 se distingue du point de vue réglementaire par la mise en place d'un cahier des charges relatif à l'utilisation, l'exploitation et la concession des plages ouvertes à la baignade et qui vise à garantir les meilleures conditions pour le déroulement de cette saison, notamment en termes de qualité des prestations et de quiétude des estivants. Il définit les obligations de l'autorité et du concessionnaire et met un terme à la situation d'anarchie vécue les années précédentes où chaque commune côtière avait son propre cahier des charges et dictait ses lois, ce qui a suscité diverses interprétations sur l'occupation des espaces de baignade. Les concessionnaires défendaient « les territoires conquis ». Ce cahier des charges vient d'être conforté récemment par la publication d'un décret qui fixe les conditions et les modalités d'organisation des compétitions sportives pratiquées sur les plages. Mais leur application, sur le terrain, est une autre paire de manches... Les préparatifs se déroulent au niveau local et le ministère du Tourisme jouera son rôle de régulateur et de coordinateur, contrôlant les activités sur les sites. Concernant les plages autorisées à la baignade, elles sont passées de 285 plages en 2004 à 293 plages en 2005, et cette année, le nombre a atteint 309 plages. Deux raisons au moins justifient l'interdiction des plages : la pollution et l'absence d'accès. Il faut reconnaître néanmoins que beaucoup reste à faire pour que le secteur tire son épingle du jeu. Au-delà de la valorisation des potentiels naturel et culturel, le grand challenge est l'amélioration de la qualité des prestations qui laissent à désirer. Les mentalités doivent changer pour que les Algériens ne succombent plus au charme des stations balnéaires des pays voisins. Avec l'amélioration des conditions sécuritaires, le chiffre de fréquentation des plages pourra dépasser les 12 000 000 de baigneurs. Les pics seront enregistrés durant les mois de juillet et août. Le départ massif en congé et l'absence d'une politique d'étalement des congés accentuent cette demande.