Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), M. Miloud Chorfi, a affirmé, jeudi à Alger, que les instances du parti, à savoir le bureau national, le conseil national, les bureaux de wilayas et de communes, sont le cadre dans lequel tous le avis et contestations "peuvent être exprimés". Soulignant que les instances organiques du parti sont le "cadre légal d'expression" pour tous les militants du parti, M. Chorfi a invité, dans un entretien à l'APS, "tous ceux qui veulent s'exprimer" à le faire dans ce cadre, affirmant que "rien, ni personne, ne les en empêche". Le porte-parole répondait à une question relative aux initiateurs du "mouvement de sauvegarde du RND" qui se disent "mécontents" de la gestion de l'actuelle direction du parti. Un nombre de militants du RND, dont un membre fondateur ainsi que la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Mme Nouria Hafsi, se sont réunis, mardi dernier, à Alger, et ont rendu public un communiqué dans lequel ils ont contesté la gestion actuelle du parti et décidé à créer ce qu'ils ont appelé un "mouvement de sauvegarde du RND". Contacté par l'APS, Hamid Belkheir, membre du bureau national, a confirmé avoir pris part à la rencontre à laquelle il a été invité, mais a soutenu que "toute contestation doit se faire au sein des instances du parti". "Le bureau national se réunira demain (vendredi) et le conseil national dans quelques jours. Nous avons un règlement intérieur et des structures pour nous exprimer et nous le ferons", a-t-il dit. Il a affirmé que l'actuelle direction du RND "respecte le règlement intérieur du parti et les règles de la démocratie et reste à l'écoute de tous les cadres et militants". Du côté des contestataires, le président de l'Assemblée populaire communale (APC) d'Alger centre, Tayeb Zitouni, estime que même si tous les avis sont exprimés et débattus au sein des instances du parti, "il n'y a pas d'écoute" au sein de la direction, notant que la tenue d'un congrès extraordinaire est "nécessaire". Mohamed Belalia, membre fondateur du parti, qui s'est retiré en 1999, partage cette position et regrette que le RND, créé par de "grands hommes" pour une "grande mission", eut été "brisé et détourné de ses objectifs initiaux". Mme Fatma-Zohra Flici, membre du conseil national, qui a pris part à la réunion de mardi, a expliqué, pour sa part, qu'un mouvement "est né" et qu'elle le suivra et attendra pour voir ses aboutissements. Mme Nouria Hafsi, secrétaire générale de l'UNFA, plus radicale, souhaite une "démarche globale" pour un changement au sein de la direction du parti avec laquelle, a-t-elle dit, "il est impossible de s'exprimer". Aucun des contestataires présents à la réunion de mardi n'a été porté sur les listes de candidatures du RND pour les législatives du 10 mai, rappelle-t-on. Le secrétaire général du RND, M. Ahmed Ouyahia, réunira les membres du bureau national vendredi. La 6e session ordinaire du conseil national du parti se tiendra, quant à elle, les 31 mai et 1er juin. Avec les 70 sièges obtenus au dernier scrutin législatif, le RND se place en deuxième position après le parti du Front de libération nationale qui en a obtenu 221.