Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a réuni hier les membres du bureau national. Il y a de l'orage dans l'air au sein du parti du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui observe un silence assourdissant après les législatives. Cette formation, deuxième force politiques et appareil électoraliste autant que son aîné le FLN, risque d'affronter les prochaines échéances électorales sur fond de dissension qui s'affirme de plus en plus. Le porte-parole du RND, Miloud Chorfi, n'a pas omis cette querelle indiquant jeudi à Alger que le linge sale se lave en famille. Or, ces derniers parmi eux les membres fondateurs, membres du bureau politique et du conseil national un RND bis, intitulé, «Le mouvement de sauvegarde du RND», autant dire qu'à l'instar du FLN, ces redresseurs veulent récupérer cet appareil en procédant à l'éviction du secrétaire général du parti. Un nombre de militants du RND, dont un membre fondateur ainsi que la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa), Mme Nouria Hafsi, se sont réunis mardi dernier à Alger et ont rendu public un communiqué dans lequel ils ont mis en cause la gestion actuelle du parti et décidé du coup de créer ce qu'ils ont baptisé «Mouvement de sauvegarde du RND». Le score mitigé obtenu par le RND, 68 sièges, a renforcé les détracteurs du Premier ministre et exacerbé la discorde. L'éventuelle reconduction d'Ahmed Ouyahia au poste du Premier ministre semble être un cas de figure à même d'atténuer la fronde. De son côté, Miloud Chorfi estime que les instances du parti, à savoir le bureau national, le conseil national, les bureaux locaux, sont le cadre d'expression légal ouvert à tous les contestataires. Rappelant qu'aucun des contestataires présents à la réunion de mardi n'a été porté sur les listes de candidatures du RND pour les législatives du 10 mai. En soulignant que les instances organiques du parti sont le «cadre légal d'expression» pour tous les militants du parti. Il a d'ailleurs, invité «tous ceux qui veulent s'exprimer» à le faire dans ce cadre, affirmant que «rien ni personne, ne les en empêche». Cependant, présentée comme la plus radicale des mécontents la secrétaire générale de l'Unfa, Mme Nouria Hafsi, estime qu' «il est impossible de s'exprimer» à l'intérieur du parti, et prône une «démarche globale» pour un changement au sein de la direction du parti. Presque avec le même topo, le président d'APC d'Alger-Centre, Tayeb Zitouni, estime que même si tous les avis sont exprimés et débattus au sein des instances du parti, «il n'y a pas d'écoute au sein de la direction, notant que la tenue d'une congrès extraordinaire est «nécessaire». Cet avis est partagé par Mohamed Belalia, membre fondateur du parti, qui s'est retiré en 1999, qui regrette que le RND, créé par de «grands hommes» pour une «grande mission» a été «brisé et détourné de ses objectifs initiaux». Hamid Belkheir, membre du bureau national, qui s'est réuni avec les contestataires, a soutenu que «toute contestation doit se faire au sein des instances du parti». Par ailleurs, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a réuni hier, les membres du bureau national. La 6e session ordinaire du conseil national du parti se tiendra, quant à elle, les 31 mai et 1er juin. Le point prédominant à l'ordre du jour de cette session du conseil national du RND sera l'évaluation des législatives du 10 mai. Avec les 68 sièges acquis au dernier scrutin législatif, le RND se place en deuxième position après le parti du Front de libération nationale qui en a obtenu 208.