Les pressions s'accentuent sur le gouvernement syrien, au lendemain du « massacre » de 92 personnes, dont 32 enfants, vendredi, dans la ville de Houla, au centre du pays. Pointée du doigt, Damas nie toute responsabilité. « Nous réfutons totalement toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste qui a visé les habitants », a déclaré, hier, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi, en annonçant que les autorités syriennes allaient mettre sur pied une commission d'enquête pour faire la lumière sur le drame qu'il fait porter aux « terroristes ». « Les forces terroristes se sont dirigées vers cette zone qui était protégée par les troupes gouvernementales qu'ils on attaquées », a-t-il relaté, affirmant que ces « terroristes » avaient utilisé « des missiles antichars » pour la première fois dans le conflit. Devant l'ampleur de la tragédie et de l'échec « quasi certain » de son plan de paix, l'émissaire international de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, se rend aujourd'hui à Damas, dans ce qui paraît être l'ultime tentative pour sauver sa feuille de route, alors que Washington compte s'allier à la Russie pour travailler sur un plan de sortie de crise inspiré du scénario yéménite, (impliquant le départ de Bachar Al Assad) selon le New York Times. Du côté arabe, l'heure est à la « mobilisation ». Le Koweït n'attendra pas la réunion de la Ligue arabe, prévue le 2 juin au Qatar, pour sonner le tocsin. En sa qualité de président actuel de l'instance panarabe, l'émirat a convoqué une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue « afin d'examiner la situation et de prendre les mesures destinées à mettre fin à l'oppression du peuple syrien ». Des centaines de Koweïtiens, dont des députés, ont manifesté samedi devant l'ambassade de Syrie réclamant l'armement de l'Armée syrienne libre. Le député islamiste Jamaan Al Harbash a exhorté les Etats arabes du Golfe et la Turquie à intervenir militairement. Le ministre émirati des Affaires étrangères, cheikh Abdallah Ben Zayed Al Nahyane, constate « l'échec des efforts arabes et internationaux pour faire cesser la violence contre les civils en Syrie. Plus de 13.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début de la révolte, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.