« Pour le cinquantenaire de l'indépendance, nous organiserons des rencontres sur des parcours de personnes ou des thèmes liés à la mémoire nationale », nous dira son responsable M. Abbad. Omar Boudaoud, dont la famille est originaire d'Azroubar près de Tigzirt, est né en 1924. Il fut, de 1957 à 1962, le responsable de la fédération de France du FLN. Celle-ci « assurait jusqu'à 80% des besoins du CCE puis du GPRA », a indiqué Ali Haroun, membre du comité fédéral chargé de l'information à la fédération de France. Elle avait une importance telle que cinq sièges lui ont été attribués à partir de la fin 1960 au CNRA. C'est l'une des rares fois que cet ancien responsable du PPA – MTLD et membre de l'OS en Kabylie dès la fin des années 40 se retrouve sous les feux de la rampe. Il n'avait plus joué de rôle politique après la fin de la guerre malgré son riche itinéraire raconté dans ses mémoires parus en 2007 sous le titre « Du PPA au FLN, mémoire d'un combattant », aux Editions Casbah. En présence de nombreuses personnalités comme le général à la retraite Touati, Said Chibane, Mohand Said Mazouzi, Mohamed Mechati et des membres de sa famille, ceux qui ont pris la parole ont surtout évoqué l'importance de la fédération de France. Elle avait porté le combat sur la terre de l'ennemi. L'ancien chef de gouvernement, Rédha Malek, a évoqué l'importance de la fédération qui a su gagner de larges secteurs de la société française. M. Boudaoud a évoqué les consignes de Abane Ramdane qui l'avait missionné en 1957 de prendre en charge l'émigration où prédominait encore le MNA de Messali El Hadj. « Abane m'avait fourni des consignes et dit que l'Algérie sera indépendante quand le sang coulera sur les Champs Elyséés ». A ce propos, il dira néanmoins que « nous avions les possibilités de nous en prendre aux civils français mais nous avons fait la guerre à ceux qui nous affrontaient ici ». Il opposera ce sens des responsabilités à la répression qui s'abattra sur le peuple algérien le 17 octobre lors d'une manifestation pacifique. Il évoquera l'achat d'armes, la justice et la discipline de fer pour organiser les Algériens qui devaient se libérer des appartenances partisanes antérieures à Novembre 1954. « La grève de huit jours en janvier 1957 suivie à Alger alors que les messalistes n'avaient appelé qu'à une journée, fut un tournant ». M. Si Allal qui présidera les fédérations du FLN au Maroc et en Tunisie, rappellera que « Boudaoud qui était alors au Maroc, où son frère Mansour jouera aussi un rôle en matière de lancement de l'industrie militaire, fut choisi pour son engagement précoce et ses capacités d'organisation ». La journée commémorative a permis de rappeler les noms des femmes et des hommes qui, à l'instar de leurs frères au pays, ont été, pour reprendre les mots de Boudaoud, « des artisans de l'indépendance ».