« Les Etats-Unis d'Amérique ont investi, depuis le début des années 1990, quelque 5,5 milliards de dollars dans les hydrocarbures, en Algérie ». C'est ce qu'a indiqué, vendredi soir à Alger, l'ambassadeur américain en Algérie, M. Henry S. Ensher, en marge de la 45e Foire internationale d'Alger. Dans les autres secteurs, le diplomate précise que les investissements sont insignifiants en raison des « problèmes liés à certaines règles », mais aussi du fait que les entreprises américaines gardent de l'Algérie l'image de la décennie noire. Selon ses propos, « il est difficile d'investir en Algérie bien que le pays dispose d'importantes potentialités », a-t-il déclaré avant d'ajouter qu'« il y a une concurrence rude entre différents pays pour attirer des IDE, et les sociétés américaines partent là où il y a des conditions favorables à l'investissement ». Le représentant des USA a avoué également que les Américains « connaissent mal l'Algérie » et que plusieurs entreprises américaines « n'arrivent pas à comprendre la politique économique du pays ». Maintenant, il appartient aux Algériens, responsables ou simples citoyens, de donner « l'image réelle » de leurs pays. M. Ensher a insisté, en outre, sur l'importance de développer le partenariat algéro-américain dans le domaine de l'enseignement de l'anglais, faisant part des projets de l'ambassade américaine qui compte ouvrir des espaces culturels, « à travers des programmes de partenariat avec des écoles privées d'enseignement des langues ». De son côté, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, M. Ismail Chikhoune, a estimé de son côté que le gouvernement algérien devrait faire un effort concernant l'application de la règle dite des 51/49. « Si cette règle ne pose aucun problème dans le domaine des hydrocarbures dans la mesure où elle est adoptée par la plupart des pays, dans d'autres secteurs, notamment ceux nécessitant un transfert de technologie, elle constitue un handicap », explique-t-il. Sur sa lancée, il précise que « d'autres pays, particulièrement les pays émergents, offrent beaucoup de facilités pour attirer les investisseurs étrangers ». M. Chikhoune a fait savoir que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint les 16 milliards de dollars en 2011, en faveur de l'Algérie et pourra facilement atteindre 20 milliards de dollars à l'horizon 2014. M. Chikhoune précise que la coopération algéro-américaine sera consolidée à l'avenir, notamment dans le domaine de la biotechnologie et de la production de médicaments. Un protocole d'accord dans ce domaine a été signé en 2011 entre l'Algérie et les Etats-Unis. Ce projet, faut-il rappeler, consiste à créer un pôle d'excellence régional dans le domaine de la biotechnologie. Selon M. Chikhoune, une délégation d'une trentaine de cadres participera, dans une quinzaine de jours, à la conférence internationale de Boston sur la bio-technologie en tant qu'invité d'honneur. Pour sa part, Mustapha Beha, un Algérien installé aux Etats-Unis depuis une trentaine d'années, a souligné que l'Algérie dispose de jeunes compétences en matière de nouvelles technologies, qui doivent être encouragées par une politique qui favorise les idées innovantes. Il a indiqué, à ce titre, qu'une délégation de professeurs américains est à Alger pour initier les jeunes algériens à la création de start-up.