Désormais, l'heure est aux grandes vacances à Tipasa. « Cela fait quatre jours que j'ai loué un appartement en ville (Tipasa). Je vais passer les vacances en famille ici jusqu'au 15 juillet. En attendant, on compte profiter de la mer au maximum », dira Ali, un habitant de Bechar, qui a l'habitude de passer ses congés d'été au bord de la mer. Son fils, qui a passé son bac, semble moins détendu que les autres membres de sa famille rencontrée sur la plage de Matarès. « Je suis vraiment stressé. L'annonce des résultats du bac me hante l'esprit. Vivement que cette attente s'achève », s'impatiente-il. Pour atténuer un tant soit peu son stress, ce dernier joue avec ses amis, eux aussi venus du grand sud, au foot sur le sable de la plage. « Le foot nous aide à ne pas penser au bac », confie l'un de ses amis qui, comme lui, est concerné par les résultats. A en croire Ali, de plus en plus de familles du Sud se donnent rendez-vous sur le littoral pendant l'été. C'est devenu même une tradition. « Mon frère s'est rendu, avec ses enfants, à Bejaïa. Un autre a opté pour Mostaganem avec trois de ses amis. Même mes voisins passent souvent leurs vacances au Tell. Dans un passé récent, on restait cloîtrés à la maison pour fuir la canicule. Ce n'est plus le cas actuellement. Chez nous, la majorité des fonctionnaires, s'ils mettent un peu d'argent de côté et gèrent bien leur budget, peuvent passer de bonnes vacances les pieds dans l'eau. Les temps ont changé. Du moins c'est mon avis », indique-t-il. A proximité du parasol de Ali, un autre père de famille de Boumedfaâ, wilaya de Aïn Defla, surveille ses enfants en train de se baigner. « On a pris la décision en famille de nous rendre tous les jours à la plage. Et pour cause, l'année dernière, je ne possédais pas de véhicule. Cette situation fut pénalisante, notamment pour mes trois enfants qui ne se rendaient qu'en de rares occasions à la mer. Maintenant, je les ramène tous les jours ici. C'est la moindre des choses que je dois à mes enfants », révèle-t-il. De Matarès, la mythique plage de Chenoua qui se trouve plus à l'ouest compte en ce jour de week-end ses amoureux par milliers. Son long rivage est investi par une nuée de parasols. CHAMBOULEMENT DU CALENDRIER ESTIVAL Pour ceux qui sont habitués à l'ambiance estivale de Tipasa, des scènes pareilles s'observent davantage en haute saison, c'est-à-dire aux mois de juillet et août. « A vrai dire, c'est la course contre la montre pour bien profiter de l'été avant le mois de Ramadhan. La majorité des travailleurs ont anticipé leur congé annuel qu'ils prenaient d'habitude au mois d'août. On s'attend cette année à ce que le flux des estivants atteigne son paroxysme juste après les examens du bac et se prolonge jusqu'à la veille du Ramadhan », affirme un vendeur d'articles de plage. « Tout est au rendez-vous pour que nos affaires marchent bien. » Les estivants, le soleil, une mer calme et une température de saison. Pourvu que cela dure jusqu'au mois de Ramadhan », souhaite-t-il. L'autre indice révélateur qu'ont remarqué les habitants de la wilaya, est l'augmentation du trafic routier, même dans les villes situées loin de la côte. C'est le cas de Hadjout où transitent des centaines de voitures et de bus en provenance des localités de Aïn Defla, Médéa et Blida, pour ne citer que ces wilayas. A partir de 10h30, la grande artère de l'agglomération en question étouffe. La circulation se fait de plus en plus dense. « De 10h jusqu'à 13h30, il est impossible d'emprunter la rue principale de la ville. J'essaye au maximum d'éviter les bouchons qui s'y constituent en me faufilant à travers les artères secondaires. Et c'est le même scénario à partir de 17h au retour de la plage », se résigne Hamid, un habitant de Hadjout. L'été n'est pas synonyme d'inconvénients à Hadjout. Car les estivants ne se contentent pas seulement d'y transiter. « Durant l'été, je travaille plus avec les citoyens des autres wilayas qui se rendent via Hadjout aux plages de Tipasa. C'est une aubaine pour nous, et même pour eux, dans la mesure où les produits sont moins chers ici que sur le littoral. En somme c'est une relation gagnant/gagnant qui lie les commerçants d'ici avec les vacanciers », fait remarquer un épicier du centre-ville. Ainsi donc, la haute saison s'est invitée cette année plus tôt que d'habitude. Cela dit, tout le monde s'en accommode, à commencer par les estivants.