Parmi les objectifs économiques que l'Algérie entend concrétiser, le plus symbolique, le plus significatif demeure celui de l'exportation. Structurer un marché de l'exportation algérien hors hydrocarbures est un vœu de performance qui s'apparenterait à une réussite économique. Il faut donc comprendre l'exportation, en termes d'économie de marché, comme une conquête avérée des espaces internationaux, car exporter, ce n'est pas simplement vendre un produit sur la base d'un rapport qualité/prix, c'est également, et surtout, proposer sur un marché étranger un produit qui vient d'ailleurs et qui se pose comme une alternative valable à d'autres produits familiers à ce marché et qui ne sont pas forcément inférieurs en termes de qualité, ni moins compétitifs en termes de prix. Par ailleurs, exporter comme démarche réussie dans sa phase inaugurale, c'est arriver à trouver un marché extérieur pour son produit et à se mettre au niveau des normes exigées, qu'il s'agisse de qualité du produit, d'emballage, de normes de conservation ou d'autres critères techniques à effet protectionniste. Enfin, exporter, c'est parvenir à convaincre un distributeur de vendre vos produits et d'en promouvoir la notoriété dans un espace de marché qui ne leur est pas acquis et que la démarche, en question, œuvre à conquérir. L'Algérie, qui n'a pas une tradition d'exportation en dehors des hydrocarbures, et qui découvre cette nécessité en même temps que le libéralisme économique, gagnerait à concrétiser et à pérenniser de plus en plus d'opérations d'exportations en dehors du secteur énergétique. Cela pour plusieurs raisons, dont la plus évidente est de se doter d'une économie exportatrice qui puisse progressivement et soutenir les hydrocarbures en matière de rentrées de devises, et pourquoi pas, les concurrencer sur un plus long terme. Pour une autre raison, la promotion des exportations s'avère être une expérience enrichissante. L'explication, à ce titre, est toute simple. Tout opérateur économique qui a en vue l'objectif d'exporter ses produits ou ses services procède à une mise à niveau conséquente, qu'il s'agisse de gestion, de management qualité ou de ressources humaines. Ce qui a pour effet de redessiner complètement le profil de l'entrepreneur au point d'en faire un opérateur économique mondialisé. Cela ne le prive pas, pour autant, de son statut d'opérateur économique local. Bien au contraire, en arrivant à se tailler pour l'exportation, l'entreprise se taille, en même temps, une envergure économique qui lui permet de s'ériger parmi les entreprises capables, telles qu'elles sont devenues, de faire face à la concurrence étrangère sur leur propre marché. Lorsqu'on convoite le ciel, il faut demander la lune, dit le dicton, et moyennant une conversion respective en performance économique et d'exportations, il importe peu que nos entreprises exportent un jour, si dans leur marche vers l'exportation, elles deviennent performantes en Algérie.