Les exportations hors hydrocarbures n'arrivent toujours pas à décoller et leur niveau est de très loin le plus bas dans la région du Maghreb ; et la dépendance des rentrées en devises de l'Algérie s'accentuent davantage. Les chiffres annoncés, hier, par le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur confirment cette tendance. Invité de la radio Chaîne III, Mohamed Bennini, DG d'Algex, a annoncé que les exportations hors hydrocarbures ont enregistré une baisse sensible en 2009, soit "40% de moins par rapport à 2008". On est donc loin de l'objectif tracé qui est de "3 milliards de dollars" alors que seulement "1,4 milliard de dollars ont été réalisés l'année précédente". Dans son intervention, Mohamed Bennini a tenté d'apporter des explications à cette situation qui pénalise l'économie nationale de manière générale. Pour lui, plusieurs facteurs sont derrière cette "mauvaise performance". Il y a d'abord des facteurs exogènes comme la crise économique mondiale et surtout "la baisse de la valeur de la monnaie européenne", a-t-il déclaré. Au plan interne, le DG d'Algex a relevé l'environnement des entreprises algériennes qui n'ont pas encore acquis la "culture de l'exportation", ajoutant que notre industrie a "peu de produits manufacturés à mettre en concurrence sur les marchés extérieurs". Pour y remédier, il préconise une nouvelle organisation et des moyens d'accompagnement. Il annonce, à cet effet, la mise en place d'une "structure d'exportation aussi bien au niveau des entreprises qu'au niveau des institutions". Le travail d'accompagnement, maintes fois réclamé par les patrons, est également en phase de réalisation effective puisque "44 entreprises bénéficieront de ce programme". Pour ce qui est des moyens financiers, Mohamed Bennini est revenu sur le rôle du Fonds national de soutien à l'exportation, créé en 2007, qui sera à l'avenir plus dynamique. Désormais, a-t-il affirmé, le FNSE "soutiendra toutes les activités pour permettre aux entreprises algériennes de conquérir les marchés extérieurs". Le soutien sera matérialisé dans des aspects bien précis comme "le transport et les études du marché", a-t-il souligné. Mohamed Bennini, qui ne doute pas de la volonté politique affichée par le gouvernement à être aux côtés de ces entreprises, lance, toutefois, un appel à adopter une nouvelle organisation du commerce extérieur, seul moyen à ses yeux de booster les exportations hors hydrocarbures. "Il faut une meilleure organisation et une meilleure professionnalisation des activités liées à l'exportation", a-t-il dit. Selon lui, "les entreprises exportatrices doivent moderniser leur mangement car elles ont plus besoin d'expertise que de financements".