Il est fort possible que les exportations hors hydrocarbures du pays atteignent le montant de 2 milliards de dollars pour l'exercice 2008. Certes, le créneau suit une progression remarquable, à peine 1 milliard de dollars, il y a quelques années, jusqu'à 1,3 milliard de dollars en 2007, il n'en demeure pas moins que ce qui est exporté est loin d'égaler le potentiel existant. La structure de l'exportation n'a pas connu de changement. En termes plus clairs, il est exporté, avoue Mohamed Benini, directeur général de l'Agence du commerce extérieur (Algex), peu de produits manufacturés, agricoles et agroalimentaires. Notre pays continue d'exporter uniquement des produits bruts, des produits issus de la transformation des hydrocarbures… Devant une telle situation, les pouvoirs publics ont décidé de diversifier les produits exportables. Une cinquantaine d'entreprises seront de ce fait accompagnées pour l'exportation de leurs produits vers les marchés étrangers. Il s'agit d'un projet pilote initié par la Chambre de commerce CACI et Algex avec l'assistance du groupe français Optimexport. Ces sociétés sont d'ores et déjà identifiées et sélectionnées sur la base d'échantillonnage de plusieurs filières. Elles seront aidées à travers des aspects liés, entre autres, à l'information commerciale, la formation à l'exportation et l'accompagnement vers les foires et autres expositions à l'étranger. Ce sont celles ayant prouvé leur potentiel à l'export, exprimé leur volonté de s'internationaliser et de placer leurs produits sur d'autres marchés. Il est clair que dans une économie ouverte, une PME qui ne songe pas à s'internationaliser réduira ses chances de survie. Avec les échéances qui attendent l'Algérie, la zone de libre-échange en 2017, prévue par l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion à l'OMC, une telle démarche s'avère primordiale, voire vitale pour les entreprises algériennes. L'ouverture de notre marché depuis les années 1990, faut-il le reconnaître, n'a pas été sans conséquences sur les PME du pays, notamment celles qui n'ont pas suivi une mise à niveau. Celles-ci se sont retrouvées ainsi dans une situation insoutenable à cause de la rude concurrence qui a toujours prévalu de produits venus d'outre-mer. “L'opération a débuté en fait depuis 2007 et a nécessité une enveloppe de plus de 2,5 millions d'euros que se sont partagés l'Agence française de développement (AFD) et le gouvernement”, indiquera Mohamed Benini. Badreddine KHRIS