Une tournée dans les marchés de la capitale confirme en effet, cette tendance. Première halte : Le marché « Bouzrina » de la Casbah. Ici, la salade verte est cédée entre 80 et 100 DA/kg, les courgettes et les carottes entre 100 et 80 DA, la tomate est affichée à 80, le poivron à 120, la pomme de terre à 55 et l'oignon à 50 DA. Les fruits ne sont pas en reste. Les pêches sont cédées à 140 DA, les bananes entre 120 et 150, les dattes entre 400 et 500 DA. Qu'en-est-il des viandes ? Et bien, l'agneau est à 1.280 DA le kg, le bœuf de 1.000 à 1.200 DA le kg alors que le prix du poulet oscille entre 350 et 400 DA. Constituant par le passé une solution « de rechange » pour les consommateurs, la viande congelée est devenue hors de portée. Elle se vend entre 600 et 780 DA le kg. Un prix qui n'a pas manqué de susciter la réaction d'un citoyen rencontré sur les lieux. « Presque le même prix que le viande fraîche. Pourtant, son prix avant le ramadhan était abordable, ne dépassant pas les 450 DA le kg. Le prix est passé presque du simple au double... », fait-il remarquer. Le commentaire n'a pas laissé indifférent le vendeur. Celui-ci lui explique que lui aussi a acheté le produit au prix élevé. La confirmation vient, toutefois, de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Son porte-parole, El Hadj Tahar Boulenouar soutient que les bouchers ne sont pas responsables de cette flambée qui s'explique « par la demande qui dépasse largement l'offre ». Selon lui, la mesure décidée par le gouvernement d'importer la viande n'a pas eu l'effet escompté. « Comment voulez-vous s'attendre à la baisse des prix de la viande fraîche alors que celle congelée est vendue à 800 DA ? Les bouchers ont pris en compte ce détail pour fixer leurs prix », dit-il. L'Ugcaa charge, également, les intermédiaires. Cette organisation note le grand écart entre les prix appliqués au niveau des marchés de gros et celui affiché dans le détail. A quelques encablures de là, le marché « Amar El Kama » dans la basse Casbah. Réputé pour être un espace plus clément en matière des prix, il semble que la donne a bien changé avec le ramadhan. Jugez-en : la courgette n'est cédée qu'à partir de 100 DA, la pomme de terre à 55, le haricot vert à 120 , la tomate entre 60 et 80 DA, le prix des dattes varie entre 380 et 400 DA, le citron est affiché à 280 dinars alors que le blé concassée (grik) est cédé 280, voire 400 DA, selon le choix. Les fruits n'ont pas échappé à cette valse des étiquettes. Le raisin est écoulé entre 140 et 200 DA, la pastèque s'affiche à 35 DA/kg, le melon à 100, la pomme entre 80 à 250 DA. Même décor au marché Amar-Ali sis à la Casbah. L'endroit commence à compter ses premiers clients. Les étals sont bien achalandés. DE NOUVELLES HABITUDES ALIMENTAIRES Face à cette situation, il semble que les consommateurs aient adopté un nouveau comportement : acheter en petite quantité. « Pas de folie. J'achète tout juste ce que nous consommons le jour même. Nous n'avons pas le choix. Les prix sont exorbitants. C'est trop cher, notamment pour les viandes où les bouchers ont mis cette fois-ci la barre très haut », indique un citoyen. Pour lui, les « prix sont inabordables pour les petites et moyennes bourses ». Faut-il s'attendre, toutefois, à une baisse dans les jours à venir ? « Pas forcément », soutient le porte-parole de l'Ugcaa. Car, à ses dires, le problème essentiel n'est pas encore résolu à savoir le manque de marchés de proximité capables d'absorber les quantités importantes de produits stockés au niveau des marchés de gros. En définitive, si en termes de disponibilité des produits durant ce mois, le ministère du Commerce a tenu son pari, il n'en est de même pour les mesures annoncées concernant l'importation. Les viandes importées n'ont pas fait fléchir les prix.