Les Français viennent en tête des étrangers convertis en Algérie. Il convient également de souligner que le nombre de Chinois est en nette progression ces derniers mois. « On a remarqué qu'il existe aussi des convertis originaires de l'Europe de l'est et de la Scandinavie », a-t-il précisé. Après les Chinois, les Coréens viennent en seconde position. « On a enregistré également la conversion de Russes, d'Américains, de Philippins, Népalais, Gabonais et un Sud-Africain », signale M. Fellahi. TIZI OUZOU EN TÊTE Reste que la wilaya de Tizi-Ouzou vient en tête des régions qui enregistrent le plus grand nombre de ceux qui embrassent l'Islam. Ainsi 10 étrangers, pour la plupart des Français, ont sauté le pas durant les premiers six mois de l'année en cours alors qu'en 2011, il n'était que 12 dans la wilaya. Oran est la seconde ville en nombre de convertis. Particularité : l'ex-directeur de la société chargée du projet du Tramway d'El Bahia, un Français, a choisi l'Islam comme religion. La capitale vient en troisième position. Mais ces données ne reflètent pas toute la réalité. « Beaucoup d'étrangers déclarent leur conversion dans les mosquées sans officialiser leur démarche par des documents », explique le conseiller du ministre. Durant le mois sacré, le chiffre connaîtra certainement une augmentation, estime Adda Fellahi. « Le Ramadhan précédent, il était enregistré une moyenne d'un converti par jour. La plupart des personnes qui se sont converties sont des Français établis en Algérie dans le cadre du travail ou du tourisme », signale-t-il. LES CHINOIS DE PLUS EN PLUS MUSULMANS L'ouverture du pays à l'investissement étranger a été un facteur important qui a permis à des Occidentaux et à des Asiatiques, notamment les Chinois, de se familiariser, pour certains, avec la religion musulmane. Ces derniers sont motivés par leur désir d'approfondir leurs recherches en matière de religion, selon M. Fellahi. Le nombre de personnes convertis à l'Islam progresse d'année en année passant de 206 personnes en 2010 à 211, dont 134 Français, en 2011. Adda Fellahi affirme que la plupart des convertis à l'islam sont généralement jeunes et universitaires. « On y trouve surtout des bacheliers, des licenciés et des cadres », précise-t-il. Et de poursuivre : « A Oran, on a enregistré la conversion de deux ingénieurs italiens qui travaillent à la station d'Arzew ». COMMENT SE CONVERTIR Concernant la procédure à suivre, le responsable explique que la conversion se fait dans une mosquée devant un imam et deux témoins pour la prononciation des deux « chahadas », premier acte d'adhésion à l'Islam. En effet, le converti prononce qu'« il n'y a de Dieu que Dieu, et que Mohammed est son Prophète ». A ce titre, il doit remplir un questionnaire ayant trait à la lecture du Coran et les raisons l'ayant conduit à embrasser la religion et sur ses connaissances religieuses et sa situation dans le pays : résident ou touriste. « Un bon nombre de ressortissants étrangers qui se présentent à notre direction maîtrisent parfaitement les préceptes de l'islam et n'ont besoin d'aucune initiation », souligne le conseiller du ministre. Il doit, après cela, cosigner un PV. Le converti sera signalé aux services de sécurité et au ministère des Affaires religieuses. L'intéressé doit se rapprocher de la Direction des affaires religieuses où il dépose son dossier. « Le concerné sera soumis à une enquête administrative et sécuritaire. Il s'agit de mesures rigoureuses, car malheureusement, on a découvert des convertis opportunistes qui utilisent l'Islam comme couverture à des actions illicites », indique M. Fellahi qui cite le cas du pédophile français Jean Michel B. qui s'est converti à l'islam sous le prénom de Abderrahmane et s'est même fiancé avec une Algérienne, selon le rite musulman alors qu'il détournait des mineurs pour des films pornographiques. Le responsable relève aussi le cas aussi de certains étrangers qui embrassent sans conviction l'islam pour pouvoir se marier avec une Algérienne. « Nous tenons à ce que le converti soit sérieux, convaincu et que son seul motif soit son amour pour la religion sans pression ni incitation », précise M. Fellahi. Mais pourquoi établir un acte de conversion ? Selon le responsable, il s'agit de donner du crédit à la démarche. Le document servira pour les besoins du pèlerinage à La Mecque, Lieu saint interdit d'accès au non-musulmans. Il facilite aussi le mariage avec une musulmane et permet l'enterrement dans un cimetière musulman. D'autre part, les convertis à l'Islam doivent se choisir un prénom arabe musulman. La plupart optent pour les prénoms des prophètes, Mustapha, Brahim, Mohamed, Salim, Yahia, Bilel, Youssef, Ali, Hamza, Adam et pour les femmes, Mériem, Sarah ou Khadidja.