Elle presse le président Bachar-al-Assad de céder « rapidement » le pouvoir à un gouvernement de transition qui aura pour vocation de « favoriser une transition pacifique » et « rassembler les forces de l'opposition et l'autorité nationale de facto ». En échange, elle lui offre une sortie « sûre ». Et pour lui-même et pour sa famille. C'est la première fois que la Ligue se prononce clairement dans ce sens. Les ministres arabes des Affaires étrangères, chargés de la crise syrienne, dont Mourad Medelci, estiment, selon le communiqué publié au terme de leur réunion à Doha dans la soirée de dimanche, que le départ d'Al-Assad pourrait « arrêter les destructions et l'effusion du sang » (19.000 morts depuis mars 2011 dont 1.261 depuis dimanche dernier, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme), « préserver l'unité de la Syrie » et « garantir une transition pacifique du pouvoir ». « Il y a une entente sur une démission rapide du président Bachar al-Assad pour une sortie sûre », déclare le Premier ministre du Qatar, Hamad Ben Jassam Al-Thani, appelant « l'opposition et l'Armé syrienne libre à mettre en place un gouvernement de transition ». Une proposition formulée ce samedi par Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. Dans cette perspective, ils ont décidé de demander au Conseil de sécurité de modifier le mandat de Kofi Annan. Il doit être axé, insistent-ils, sur le départ de Bachar et la transition pacifique du pouvoir. Le premier ministre qatari et Nabil al-Arabi, le secrétaire général de la Ligue arabe sont chargés de se rendre à Moscou et à Pékin pour exposer les conclusions de la réunion de Doha aux dirigeants russes et chinois qui continuent d'opposer leur veto au conseil de sécurité contre toute intervention en Syrie. Une réunion extraordinaire de l'Assemblée générale de l'Onu pour évoquer la mise en place de « zones de sécurité » et « des couloirs humanitaires » en Syrie, pourrait être faite, dans les prochains jours, une idée qui fleure l'exemple libyen. Enfin, selon le communiqué une enveloppe de 100 millions de dollars sera allouée aux réfugiés syriens. LE NIET DE DAMAS « Nous sommes désolés que la Ligue arabe se soit abaissée à ce niveau envers un pays membre de cette institution. Cette décision revient au peuple syrien qui est le seul maître de son sort », déclare, juste après, Jihad Makdessi, le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères. « C'est une ingérence dans les affaires internes d'un pays souverain et fondateur de l'organisation panarabe », dit-il, précisant que « c'est au peuple syrien de se réunir au tour de la table du dialogue, et tout ce que sera décidé lors du dialogue sera appliqué ». Entre-temps, notamment depuis l'attentat du 18 juillet qui a emporté quatre hauts responsables dont le propre beau-frère de Bachar, les soldats syriens, appuyés par des chars et des hélicoptères, poursuivent sur le terrain leur « explication » avec les « soldats » de la « révolution syrienne ». Jusqu'à quand ? L'Occident qui a fait entrer la crise syrienne dans une nouvelle phase, celle de la guerre civile confessionnelle, exhibe sa « recette » irakienne. Il affuble la Syrie du titre de « puissance mondiale » dans les armes chimiques. Israël dont les troupes sont en alerte et les Etats-Unis annoncent qu'ils ne pourront pas « accepter » que ces armes tombent aux mains du Hezbollah libanais. « Aucune arme chimique ou non conventionnelle ne sera utilisée contre nos propres citoyens (...), ces armes ne seront utilisées qu'en cas d'agression étrangère. Les généraux décideront quand et comment ces armes seront utilisées » leur réplique Jihad Makdessi