Depuis quelques semaines on ne parle que de cela. La mythique équipe du FC Barcelone s'apprête à jouer au Maroc, une deuxième fois après 38 ans, dans le Grand stade de Tanger, un match contre le Raja de Casablanca, le samedi 28 juillet à 22 heures. Un match qui entre, certes, dans le cadre du programme préparatoire des deux équipes pour le championnat de leurs pays respectifs, mais qui n'en revêt pas moins une importance capitale pour le Maroc qui bénéficiera, l'espace de deux heures, d'une vitrine ouverte sur le monde. Et pour cause, un match du Barça c'est des centaines de millions de téléspectateurs, grâce aux droits détenus par Al Jazeera et commercialisés directement, à travers ses bouquets, ou indirectement, à travers la revente des matchs aux chaînes de télé. Au Maroc, c'est la chaîne nationale Medi1 TV qui aura le privilège de transmettre la rencontre et l'on peut supposer que son taux d'audience explosera. Mais le confort du téléspectateur n'égalera en rien l'ambiance que vivront les 45 000 spectateurs qui se rendront au stade. Dès lundi 16 juillet, ce sont exactement 43 800 billets qui ont été mis en vente (le reste étant réservé aux invités VIP et officiels des deux bords) par la Société nationale de réalisation et de gestion des stades (Sonarges), propriétaire de l'infrastructure de Tanger, tout comme celle du nouveau stade de Marrakech, entre autres. Mercredi, à l'heure où nous mettions sous presse, les places « grand public » à 290 DH étaient toutes vendues, de même que celles de la tribune centrale VIP proposées à 2 000 DH. Ne restaient en vente que celles à 800 DH et 1 200 DH. LE BARÇA SEJOURNE AU MAROC À SES PROPRES FRAIS Le stade sera-t-il comble, vu la cherté des prix ? Chez Sonarges, on ne se hasarde pas à pronostiquer un remplissage à 100%, mais on est suffisamment confiant pour affirmer que le stade sera bien plein. Il faut dire, et la plupart l'ignorent, que ce n'est pas Sonarges qui a fixé le prix de la billetterie mais Saffim, société suisse spécialisée dans l'organisation d'événements sportif et mandatée par le club catalan pour l'organisation logistique et événementielle de la rencontre. Les prix élevés de la billetterie se justifient sans doute par l'imposant cachet que percevra le FC Barcelone, véritable marque mondiale, pour venir se produire au Maroc. Selon des indiscrétions de sources proches du dossier, Saffim devra verser à la société qui gère le club espagnol 2 millions d'euros. La billetterie pourvoira-t-elle à ce montant, en sus des dépenses d'organisation ? Bien entendu, non. De fait, l'origine des recettes de ce match ne repose pas uniquement sur la vente de tickets mais, également, sur la vente de loges (8 grandes loges et 14 petites) aux entreprises, accompagnées ou non d'affiches publicitaires (une loge à l'année dans le Grand stade de Tanger coûte 350 000 DH) et surtout sur le sponsoring qui constitue la 2e source de recettes. En troisième lieu, on compte les recettes provenant de l'affichage publicitaire en bordure de terrain et, enfin, en quatrième lieu, celles issues de la vente des droits de télévision. Petit calcul fait, en escomptant un prix moyen de 500 DH par ticket vendu et en tablant sur un taux de remplissage de 95%, la recette du match frôle déjà les 21 MDH. Mais à côté du cachet du Barça, il y a bien d'autres dépenses inhérentes à la sécurité et la logistique. Important à relever, c'est Saffim qui encaisse les recettes et reverse à la Sonarges les frais de location du stade et d'organisation ainsi que sa commission en tant que gestionnaire mandaté de l'événement. Saffim, elle, s'est reservé le choix de l'équipe adverse, la communication, les contacts avec les médias et, bien entendu ceux avec le FC Barcelone. Petit détail concernant ce dernier, le déplacement et les frais de séjour de la cinquantaine de personnes constituant sa délégation est à sa charge, sachant que le transport par avion est assuré par son sponsor Qatar Airways et qu'au Maroc les déplacements de l'équipe sont pris en charge par un autre sponsor, Audi. Quand on s'appelle le Barça...