Dans le rapport 2011 présenté lundi par la secrétaire d'Etat, Mme Hillary Clinton, l'Algérie est présentée comme un pays où la liberté de croyance, consacrée par la Constitution et les lois, ne souffre pas de violations. Sa pratique ne suscite aucune préoccupation contrairement à d'autre pays comme « le Pakistan, la Chine ou le Maroc ». Même la France est épinglée sur la loi sur la burqa. L'Algérie ne figure pas sur la liste des « pays source d'inquiétude » définie l'été dernier par la secrétaire d'Etat. L'ordonnance 06-03, entrée en vigueur en 2008 prévoit en effet la liberté des non-musulmans à pratiquer leur culte et rites religieux, à condition qu'ils soient en conformité avec les lois, et que l'ordre public, la moralité et les droits et libertés fondamentales d'autrui soient respectés. Le culte ne peut enfin avoir lieu que dans des structures exclusivement destinées et agréées à cet effet. La loi exige également des entités religieuses de se faire enregistrer auprès des services publics avant de procéder à toute activité religieuse. Le nombre de chrétiens dans notre pays varie entre 30.000 et 60.000 personnes dont 1.000 à 1.500 chrétiens coptes égyptiens. FACILITATIONS ET LEVEES D'ENTRAVES Le ton du rapport contraste singulièrement avec des écrits qui évoquent de temps en temps des atteintes notamment à l'égard des communautés chrétiennes prétendument persécutées. Les donnés du rapport indiquent qu'en plus de l'Eglise catholique romaine, la seule institution religieuse non musulmane officiellement reconnue, le ministère de l'Intérieur a reconnu l'Eglise protestante d'Algérie en 2011. Les églises anglicanes et celles des Adventistes du septième jour et d'autres églises protestantes dont les adeptes forment la majorité des chrétiens ont introduit des demandes d'inscription. Elles n'ont signalé « aucune ingérence du gouvernement dans la tenue de leurs services religieux », notent les rédacteurs du rapport. Toutefois, ces derniers font remarquer que « le prosélytisme est une infraction pénale passible d'une peine de un à trois ans de prison mais son application est « irrégulière ». Ils soulignent aussi que « la conversion n'est pas illégale au regard du droit civil, et que l'apostasie n'est pas une infraction pénale ». Le rapport souligne surtout « l'absence de prisonniers pour des raisons religieuses ». Au chapitre des constats positifs le document met en avant « les facilitations du gouvernement algérien aux chrétiens d'importer davantage d'ouvrages religieux et la célébration sans restriction des fêtes religieuses ». Le gouvernement algérien « autorise les groupes de missionnaires à mener des activités humanitaires dans la mesure où ils ne s'adonnent pas au prosélytisme ». Le département d'Etat observe que si certaines associations chrétiennes citent des retards ou des refus pour l'obtention des visas pour leur personnel pour travailler en Algérie, d'autres, par contre, affirment qu'en matière de délivrance de visas, « la situation s'est améliorée ».