Cheikh Ahmed Tidjane Chérif fondateur de la tariqa soufie At Tijâniyyah et fut un théologien asharite et un éminent juriste malikite. Il naît dans le village saharien de Aïn Madhi en 1150 de l'Hégire (1737) et meurt à Fès dans la matinée du jeudi 17 shawwal 1230 de l'Hégire (1815), à l'âge de 80 ans. L'imam Ahmad At Tijânî est issu d'une famille descendant du prophète de l'islam Mohamed (QSSSL) via son petit-fils et compagnon Al Hasan ibn ‘Alî ibn Abî Tâlib naquit dans le Sud algérien, à Aynouhmady dans l'Aghouwar. L'imam Ahmad At Tijânî mémorise le Coran dès l'âge de 7 ans et étudie les sciences islamiques et profanes comme les mathématiques ou la médecine. Dès l'âge de 15 ans, il est nommé mufti. Il part ensuite à Fès pour se perfectionner en sciences islamiques à l'université Al Quaraouiyine. Il y étudie à plusieurs mad'hhabs : les écoles malékite, chaféite, hanbalite et hanafite. Il mémorise par cœur les recueils de hadiths tels que le Sahih de Boukhari, Mouslim et les Sounans. Il perfectionne les sciences du Coran en Tunisie, notamment dans les règles de récitation. Il rencontre les plus grands savants de son temps et devient mouqadem de chaque tariqa soufie. Son pèlerinage à la Mecque à l'âge de 36 ans constitue une étape décisive dans le chemin qui le mènera vers les « illuminations ». Comme pour la majeure partie des soufis, il est passé par plusieurs voies dont la Qâdiriyya, la Nâsiriyya et la Kalwatiyya. Il créera sa propre confrérie ayant annoncé qu'il a eu une apparition attendue du prophète de l'islam Mohamed (QSSSL), qui lui donnera l'ordre de créer la Tijâniyya une tariqa de plus en plus grande se forme autour de lui, confrérie qui par la suite portera son nom. Un jour il rencontra un Cheikh faisant partie des gens dotés du dévoilement (Kachf) et qui l'incita à retourner dans sa ville natale, ce qu'il fit. Sur la route il s'arrêta à diverses Zaouiya et rencontra de nombreux hommes de Dieu. Après ‘Aïn Madhi, il se rendit à Abiod Sidi Cheikh où il demeura quelque temps auprès de Sidi Cheikh Ben-Eddin (5 années) puis il partit vers Tlemcen en l'an 1767/68 (1181 H) alors âgé de 31 ans et où il professa plusieurs années. Toute sa vie durant, le cheikh s'entourera de nombreux disciples dont le plus grand fut le muqaddam El Hadj Ali ibn Issâ, plus connu sous le nom Sîdî Ali Hrâzim Barrâda, qu'il choisira pour sa succession avant de mourir. Tijânî meurt à Fès en 1815. Ses enseignements continuent à se répandre après sa mort, atteignant une large audience en Afrique de l'Ouest (Sénégal, Nigeria, Niger et Mauritanie), grâce notamment aux voyages de ses compagnons visant à propager cette branche de l'islam.