Tout semble permis durant le mois de Ramadhan en terme de liberté pour les enfants. Dès la rupture du jeûne, ces chérubins, dont l'âge ne dépasse pas les 12 ans, voire 10 ans, sont au bas des immeubles à appeler, à tue-tête, leurs copains afin de « veiller » comme ils le disent. Jusque-là rien d'anormal, c'est même encouragé par les parents qui voient en ces sorties une occasion pour mieux digérer ou encore une façon d'accorder à leurs progénitures des moments de détente après une dure journée de jeûne. Certains parents octroient ce moment de liberté le temps d'accomplir les prières des tarawih. Toutefois, certaines familles « oublient » leurs enfants et les laissent dans la rue jusqu'à des heures tardives de la nuit. Durant ces moments de liberté non surveillée, les mômes s'adonnent à cœur joie à des courses-poursuites, cris, blagues, tout passe et rien n'est laissé au hasard pour faire de cette soirée un grand moment de gaité avec la décision de renouveler la rencontre le lendemain. Si certains parents rappellent à l'ordre leurs enfants dès la fin des prières surérogatoires, d'autres préfèrent continuer la soirée sans les enfants et sans se soucier du sort de leurs progénitures ou des jeux auxquels ils s'adonnent. Dans ces soirées les bagarres et les bruits sont de la partie. Autant de nuisances sonores qui dérangent les habitants de plusieurs quartiers de la capitale, rendant la vie des citoyens de plus en plus compliquée et stressante. « C'est infernal, on n'arrive plus à se reposer la nuit à cause des commerces qui ne ferment jamais et de ces jeunes qui transforment le quartier en un terrain de jeux jusqu'aux premières heures du matin », déplore un habitant de la cité 8-Mai-1945 de Gué-de-Constantine. Il ajoutera que « parfois, le désir de gagner suscite des rivalités qui peuvent dépasser le cadre du jeu avec des scènes de bagarres et d'insultes ». Les habitants de ce quartier, comme ceux de plusieurs autres zones de la capitale, réclament ainsi leur droit élémentaire au calme et à la tranquillité. Il faut savoir que les bruits ou tapages nocturnes troublant la tranquillité d'autrui sont punis par la loi.