Le rapport de la mission d'observation de l'Union Européenne (UE) sur les élections législatives du 10 mai dernier, rendu public, dimanche, a suscité des réactions partagées entre satisfaction et rejet, même si l'aspect « intérêt » revient souvent dans les commentaires. Le RND, qui s'est exprimé par la voix de son porte-parole, Miloud Chorfi, a salué les conclusions du rapport en question en estimant qu'« il est la preuve de la transparence dans laquelle s'est déroulé le scrutin et la concrétisation des assurances et garanties données par le chef de l'Etat pour la réussite des élections ».Un point de vue tout a fait opposé est manifesté par le président du FNA, Moussa Touati qui, lui, voit dans le rapport un fait prévisible. « Nous nous attendions à ce genre de conclusions, car, il y a des intérêts qui sont en jeu et l'UE insiste à ce que ces intérêts soient assurés et protégés en Algérie », résume-t-il. Il a ajouté sur la lancée qu'« à notre niveau, on ne voit pas l'utilité de pareilles actions étant donné que le plus important est d'établir par nous-mêmes des constats ; nous n'avons pas besoin l'avis des étrangers ». Même son de cloche chez le Front de l'Algérie nouvelle (FAN) dirigée par Djamel Benabdeslam. Celui-ci qualifie, de « non-événement » le rapport de la mission de l'UE, précisant que « nous nous sommes opposés dès le départ à la présence des observateurs étrangers, car nous savons qu'ils seront corrompus. Donc, les conclusions du rapport, positives pour la majorité, sont ici pour confirmer nos prévisions », dit-il. Le représentant du parti d'Abdellah Djaballah (FJD), M. Abdelghafour, signale que le contenu du rapport de l'UE n'est pas une surprise. « Les pays européens ont toujours veillé à leurs intérêts économiques chez nous », estime-t-il. Le mouvement El Islah, a manifesté, lui aussi, son rejet. « Le rapport n'a cité aucun mot lié à la fraude, alors que tout le monde sait comment les élections se déroulent chez nous », a observé Hamaloui Akkouchi, SG du parti.Le document de la mission sur les élections du 10 mai dernier a relevé de « nombreux » d'aspects positifs même s'il existe des éléments susceptibles d'être améliorés.Parmi les éléments positifs figure, notamment l'augmentation du nombre des partis politiques et des listes indépendantes par rapport aux scrutins précédents, la mise en place de mécanismes de contrôle additionnels de l'opération du vote tels que la CNSEL et la CNISEL, ainsi que l'incorporation des urnes transparentes.Cent observateurs, ressortissants des 26 Etats membres de l'UE, ainsi que plusieurs diplomates en poste à Alger, ont été déployés dans l'ensemble du pays pour assurer la couverture des législatives du 10 mai.