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Ces « poumons » qui manquent d'aires
Espaces verts
Publié dans Horizons le 08 - 08 - 2012

Aujourd'hui, tout le territoire national accuse un déficit, en constante aggravation, en matière d'espaces verts. La principale raison de la réduction du couvert végétal, selon les experts, n'est rien d'autre qu'une invasion non contrôlée du béton. L'Algérie doit absolument se mettre à l'heure des jardins. Car les jardins sont l'ultime solution pour atténuer les dégâts de cette construction, que certains qualifient de sauvage, et donner une meilleure qualité du cadre de vie aux différentes agglomérations, grandes soient-elles ou petites. Ces « agressions » sont commises au moment où le jardin dans le monde occidental est devenu le lieu le plus fréquenté, voire même un endroit de prédilection des citoyens. Chez nous, le jardin est considéré, presque, comme un investissement de décoration temporaire pour une festivité quelconque ou pour célébrer la journée mondiale de l'arbre ou celle de l'environnement, selon les spécialistes. Seuls les grands projets des bases de vie dans le Sahara ont bénéficié d'un suivi bien particulier avec l'exigence de la présence d'un ingénieur ou d'architecte paysagiste. Quel rôle le jardin joue-t-il dans le bien-être et la santé de l'homme et quels moyens sont-ils donnés à l'homme pour bien gérer la santé de son jardin dans le respect des équilibres biologiques ? Les bénéfices du végétal en ville sont de natures diverses : bénéfices sociaux, psychologiques, physiologiques, environnementaux. Chacun de ces aspects a un impact non négligeable sur la santé humaine, parmi eux, le volet social de la relation entre végétal et ville qui a une grande importance.
LES ESPACES VERTS, DES ABRIS EN CAS DE CATASTROPHES NATURELLES
« L'espace vert désigne, en urbanisme, tout espace d'agrément aménagé en espaces verts (gazon, arbres, fleurs, et buissons d'ornement), et souvent garni de pièces d'eau et cheminements », a indiqué Othmane Touileb, président du Conseil national de l'ordre des architectes (CNOA). L'expression est généralement employée pour désigner les espaces publics ou semi-publics. Le mot « espace vert » sous-entend une situation en milieu urbain ou périurbain, en tout cas, en milieu construit. Il est plus qu'indispensable puisqu'il incarne « le poumon de la ville ». En plus du rôle écologique que jouent les espaces verts, ils ont pour mission de purifier l'air. « Le végétal en ville est un régulateur de climat et cela va ramener les personnes à former une communauté », a précisé M Touileb. Pour lui, « l'évolution des températures en milieu urbain connaît une augmentation d'année en année qui coïncide avec l'intensification de l'urbanisation au détriment du développement des espaces verts ». Selon les propos de l'architecte, ces espaces servent aussi d'abri en cas de catastrophes naturelles. « A travers le monde entier, les espaces verts et les espaces vides servent de camps en cas de désastre. C'est pour cela que nous considérons que l'existence de ces espaces verts est indispensable », a insisté M. Touileb. Malheureusement, les espaces se réduisent de plus en plus. Le président du CNOA a indiqué qu'« en 1962, il y avait beaucoup d'espaces verts, à travers toutes les villes mais au fils du temps, ces lieux sont délaissés, bâtis ou carrément spoliés à des fins personnelles ». Selon les explications fournies, à l'indépendance et jusqu'à la fin des années 70, l'Algérie était un pays qui donnait une certaine importance aux espaces verts dans ses villes et ses villages et même au sein de ses édifices publics. « On n'a qu'à voir qui étaient les concepteurs qui s'occupaient de l'aménagement des places publiques urbaines et des espaces verts des équipements », a-t-il indiqué. A cette époque là, les jardiniers étaient des fonctionnaires et les espaces verts avaient leurs propres budgets, au sein de chaque collectivité locale ou établissement public pour leur entretien. A partir de 1992, la gestion des collectivités locales a été attribuée aux délégations exécutives communales (DEC). En plus du climat d'insécurité qui régnait à cette époque, les DEC ont utilisé la majorité des espaces verts pour les constructions de logements, de locaux ... Pourtant l'armature urbaine est structurée sur des infrastructures de base, mondialement classés comme suit : La voirie en première position, le logis (habitation) en seconde position. Les espaces verts sont classés à la troisième position avant même les infrastructures sanitaires et éducatives. M Touileb prévoit une asphyxie des villes. « Si les pouvoirs publics, notamment le ministère de l'Habitat, continuent à bâtir de nouvelles cités sans prendre en charge la réalisation des espaces verts ». Il précise que « sur une surface de 30 hectares de bâtiment, les espaces verts doivent occuper au moins deux hectares, éparpillés équitablement à travers le territoire, chose qui n'existe pas chez nous », a-t-il déploré. Pour remédier à cette situation, l'architecte propose à ce que les ministères de l'Habitat et celui de l'Environnement « aient le pouvoir d'exercer plus de contrôle et de suivi sur les coopératives immobilières pour la validation des permis. Les pouvoirs publics doivent également lancer une opération de plantation et penser davantage à l'application du développement durable ».
« LÀ OÙ IL Y A BEAUTE, IL Y A MOINS DE STRESS »
L'un des aspects les plus recherchés par la présence de végétaux dans un environnement urbain concerne, sans doute, la qualité de vie. Les espaces verts ont un potentiel important pour améliorer le bien-être des citoyens. Sollicité à développer ce thème, Mohamed Difallah, psychologue à l'Etablissement public de santé de proximité de Larbaâ, tente de démontrer les bénéfices sur la santé psychologique, de la présence de végétation en ville. Il considère que la question du développement, ou du moins la sauvegarde des espaces verts, est liée à l'art de vivre. « La majorité de nos concitoyens n'ont pas encore le savoir-vivre pour s'intéresser à la verdure et à l'environnement », a-t-il indiqué. Or, le concept des espaces verts « est l'un des aspects les plus recherchés par la présence de végétaux dans un environnement urbain qui concerne la qualité de vie », précise-t-il. « Les études menées sur ce thème tentent de montrer scientifiquement quels sont les bénéfices de la présence de végétation en ville sur la santé psychologique ». En plus des bienfaits thérapeutiques, ces espaces « ne rajoutent que de la beauté à l'environnement où nous évoluons et là où il y a beauté, il y a moins de stress », a-t-il indiqué. Le psychologue déplore, par ailleurs, le fait qu'il existe ceux qui saccagent ces « poumons des cités ». Avec l'existence de ces endroits, il y aura moins d'enfants hyperactifs, plus de parents tranquilles. « L'hyperactivité est une réaction tout à fait ordinaire chez des enfants cloîtrés dans des pièces où le toucher des objets leur est interdit », a-t-il souligné. Pourquoi les Algériens ne s'intéressent pas aux espaces verts ? M. Difallah résume la situation en quatre points : la période du terrorisme, le manque de finances, le relâchement des parents et les différentes pénuries d'eau. Pour lui, la violence contre les espaces verts est un résultat logique pour un peuple qui a vécu près de deux décennies dans la terreur. « C'est très difficile de demander à un jeune de changer un comportement qu'il a adopté depuis plus de 20 ans », a fait remarquer M. Difallah. Si l'ensemble des espaces utilisés, les parcs urbains ont subi des agressions, c'est à cause de ceux qui vivent dans les alentours. Le psychologue dénonce le laisser aller des parents, en premier lieu, des comités des quartiers, des associations ... et autres. « Les Algériens ont besoin de meneurs pour leur montrer le bon chemin ». La dégradation des espaces verts est due également au manque de finances. « Dans les années 1990, l'Etat algérien n'avait pas assez de ressources pour s'intéresser à ces espaces ». Le psychologue évoque en dernier la rareté de la denrée vitale qui est l'eau. « Dans certaines villes ou localités, on ne voit pas l'eau couler dans les robinets qu'une fois par semaine ou trois jours. Alors, comment voulez-vous que ces personnes s'intéressent à la verdure ? », a-t-il souligné. Des études en psychologie démontrent que le jardinage a été introduit au XIXe siècle dans l'éducation des enfants handicapés mentaux. « Au jardin, tous les sens sont en alerte par les yeux (formes, couleurs), le contact (chaud ou froid, rugueux ou doux, dur ou tendre), la saisie et tenue par des mains hésitantes, dont le sens du toucher est à peine éveillé ». D'autre part, l'activité soutient des apprentissages élémentaires : « Ne parlez pas de chiffres à l'enfant ; en même temps qu'il apprend à distinguer une fleur d'une autre, il apprend inconsciemment le nombre de feuilles, de pétales, etc. Et bien sûr, un enfant, même limité, sera fier d'avoir plus de fleurs que son copain dans son petit jardin », selon le psychologue. Pour illustrer les bienfaits des espaces verts sur les personnes qui sont atteints de troubles mentaux, le psy indique que dans l'asile de Philadelphie, ouvert en 1817, les patients étaient associés à l'entretien des potagers et des vergers. Une première serre de grandes proportions est ouverte en 1879, les résidents de cet hôpital peuvent profiter d'un magnifique espace paysagé, et participer à un solide programme de thérapie horticole.
LA VERDURE RENFORCE LES LIENS SOCIAUX
Les espaces verts jouent également un rôle crucial dans le soutien des systèmes social et écologique urbains. Le nombre d'espaces verts disponibles, leur répartition et leur facilité d'accès sont des clés pour plusieurs fonctions, entre autres la fonction sociale en milieu urbain. Le professeur Mohamed Aoudia, enseignant à l'université de Mostaganem a précisé que « des études récentes ont montré que les personnes habitant dans des zones plus végétalisées se sentent plus en sécurité, et ont des comportements plus citoyens, moins agressifs et moins violents ». Il indique que les résultats des rapports de la police criminelle montrent que « plus les immeubles sont entourés de verdure, moins il y a de crimes perpétrés ». Selon ses propos, les jardins, les espaces verts en général, contribuent au « renforcement du lien social, à la réduction de la violence et de la criminalité et donnent un sentiment de sécurité ». Il indique que plusieurs personnes se sont connues dans des jardins publics et gardent intacte leur amitié. Et d'ajouter que « les personnes âgées préfèrent passer leur temps dans les jardins, plutôt que dans les cafés ». M. Aoudia a souligné que plusieurs familles tissent des liens, s'invitent et s'échangent des visites après la première rencontre dans le jardin d'Essai. Leurs enfants se connaissent et les parents seront dans l'obligation de suivre. Pour lui, « un jardin se doit d'être un lieu paisible, protecteur et de découvertes. Une véritable compensation positive aux stimulus de la ville qui épuisent la concentration ». « L'environnement physique dans lequel une personne vit a des effets profonds sur son comportement social et le manque de sociabilité de certains citoyens peut être lié au manque de plantes dans leur environnement quotidien », a souligné M Aoudia avant d'ajouter que « des études démontrent que les personnes habitant dans des immeubles où l'on trouve des arbres ont un meilleur comportement avec les autres que ceux qui vivent dans des immeubles sans arbres ».


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