L'ouverture du champ audiovisuel au privé a été, mardi dernier, au centre des débats des soirées « Mille et une news » qu'organise, en ce mois de ramadhan, le journal Algérie News. Les débats ont été animés par des experts en information, des universitaires, des cadres du ministère de la communication ainsi que des représentants des chaîne de télévisons privées, récemment lancées. Belkacem Ahcène Djaballah, expert et consultant en communication, a soulevé, d'emblée, la problématique du retard accusé dans l'ouverture du champ télévisuel au privé. « Cela va créer des problèmes pour les nouvelles chaînes d'autant plus que les lois régissant le secteur ne sont point compatibles, d'où l'urgence de réviser les textes en la matière », a-t-il indiqué. Il a rappelé que la loi de 1990 sur l'information ne prévoit pas de chapitre spécial pour l'audiovisuel et que le conseil supérieur de l'information regroupe les deux domaines de la presse écrite et de l'audiovisuel. Le conseil de l'audiovisuel de l'époque était, poursuit-il, au niveau du chef du gouvernement et ses fonctions sont limitées, voire non définies. Au sujet de la nouvelle loi de janvier 2012, sur l'audiovisuel, l'expert constate des entraves en termes notamment des chaînes thématiques avec la question liée à la publicité qui s'y posera. Saïd Chabani, conseiller au ministère de la Communication, est revenu sur la même loi organique qui prévoit la création de l'autorité de régulation de l'audiovisuel. Il fera savoir, à ce propos, qu'une commission a été installée au mois de mai denier, au niveau du ministère, laquelle planche actuellement sur la mise en place de l'autorité. « A l'heure actuelle, il n'existe aucun projet de loi sur l'autorité, nous ne sommes qu'au stade de réflexion. On ne peut faire une loi sans un débat élargi », dira-t-il, soulignant au passage la tenue, au mois de septembre prochain, d'un séminaire sur l'audiovisuel qui verra la participation de l'ensemble des intervenants dans le domaine. Sur la question de la formation du personnel du secteur, soulevée par le professeur Bouazara, M. Chabani note l'ouverture récente, à Tipaza, d'un centre national dédié à la formation et au recyclage aux métiers de l'audiovisuel, ainsi que le déblocage d'une enveloppe de 400 millions de dinars pour les besoins de la formation de journalistes des deux secteurs public et privé. Pour leur part, des représentants de nouvelles chaînes de télévisions privées ont dressé des constats de leur « courte » expérience dans le domaine. Karim Kerdache, jeune directeur de la chaîne privée « Al Djazaïria », estime qu' « on a réussi à renverser la vapeur en un laps de temps en orientant le spectateur algérien vers des chaînes algériennes après avoir été connecté, pendant de longues années, à des chaînes satellitaires étrangères ». De son côté, M. Khoudri, du service de production de la chaîne « Echourouk TV » note la réussite de la chaîne en soulignant un sondage de l'institut « Immar » sur l'audience du paysage audiovisuel en Algérie, qui a placé la chaîne en première position.