Alors qu'une semaine de Ramadhan vient de se terminer, les premiers sondages viennent de tomber. L'institut Immar vient de publier une étude de l'audience du paysage audiovisuel en Algérie. L'Expression qui s'est procuré une copie de ce sondage a remarqué plusieurs anomalies qui décrédibilisent l'authenticité de ce sondage et la véracité de cette enquête. Première anomalie constatée, c'est le nombre de journées recensésées: deux jours. Aucun institut ne peut définir une audience sur la base de deux jours d'enquête. Généralement, c'est une semaine ou éventuellement 15 jours. L'autre grande anomalie, c'est la taille de l'échantillon réalisé pour cette enquête et qui est fixée selon la fiche technique de Immar à 300 personnes, or la moyenne normale d'un échantillon de sondage est entre 700 et 1000 personnes interrogées. En décryptant ce sondage qui a été réalisé en express pour le compte d'une chaîne de télévision et d'un groupe de télévisions, on découvre qu'Immar a oublié de changer la date de la réalisation de cette enquête. Sur la fiche technique, il est indiqué comme date de réalisation le 14/04/2012 et le jour observé est le 21/04/2012. Or, cette enquête est censée se dérouler durant le mois de Ramadhan c'est-à-dire le mois de juillet 2012. Cet oubli de taille démontre le manque de professionnalisme et de crédibilité de l'Institut Immar qui n'a pas pris la peine de changer les dates de son enquête démontrant que celle-ci, est fausse. Autre anomalie constatée, c'est la distribution géographique. Sur la fiche technique, Immar cite les villes d'Alger, Annaba, Constantine, Oran et Biskra, or sur la carte de la distribution géographique Annaba n'existe pas, et on retrouve Sétif qui n'est pas citée dans la fiche technique. Toutes ses anomalies dénotent une manipulation des chiffres dans la préparation de cette étude et décrédibilise cette étude qui pouvait donner un échantillon réel sur l'audience TV en Algérie. Dans cette étude que présente Immar comme un résultat des chaînes du Ramadhan 2012, il évoque dans une autre page intitulé curieusement «Résultats TV juin 2012», le taux de pénétration des chaînes TV alors qu'on doit évoquer en principe le taux d'audience des chaînes. Dans cette étude erronée, il présente la télévision nationale A3 comme la chaîne qui a le plus de pénétration avec 39.4% suivie à la surprise générale de la chaîne Al Djazaïria avec 16%. C'est sans doute cette position de la chaîne de télévision privée du duo Karim Kerdache et Riad Rechdal, qui a soulevé le doute et qui a provoqué une grande polémique au niveau des responsables de Echourouk TV et surtout Ennahar TV qui a été placée à la 8e place avec un taux de pénétration de 5,6%, juste après Nessma TV qui est créditée de 7,65% de taux de pénétration. Il est clair que ce sondage a été commandé par Al Djazaïria TV pour effacer le sondage qui avait été publié, il y a quelques jours, par Media Survey qui plaçaitse Djazaïria TV en dernière position et qui plaçait Ennahar TV en troisième position d'un sondage réalisé début juillet. Dans ce sondage Immar place Echourouk TV à la troisième position avec un taux de pénétration de 13,2, alors que tous le monde sait que Al Djazaïria est moins regardée que Echourouk TV. Enfin, l'autre anomalie de ce sondage, qui démontre le non-professionnalisme de cet institut qui fait son chiffre d'affaires en Cote d' Ivoire, c'est la présence de cette étude de cinq chaînes du groupe MBC: MBC1, MBC Drama, MBC Maghreb, MBC Max et MBC Action, alors que tout le monde sait que MBC Maghreb n'est plus créditée et que les téléspectateurs algériens ne regardent pas les chaînes proposant des programmes en anglais durant le Ramadhan. Dans cette étude, on remarque avec stupéfaction l'absence de chaînes très regardées par les Algériens, comme TF1, France 2, la chaîne Iqra et surtout Al Jazeera (qui est très regardée à cause de ce qui se passe en Syrie) et bien sûr la chaîne en tamazight qui réalise un bon chiffre durant le Ramadhan à cause du sitcom Akham Da Meziane. Plus que jamais, le ministère de la Communication doit mettre un terme à cette pratique du sondage anarchique qui décrédibilise le paysage audiovisuel algérien. [email protected]