L'UGTA et le Conseil national économique et social (CNES) viennent de finaliser l'élaboration d'un mémorandum destiné à la sauvegarde du pouvoir d'achat des citoyens et qui comportent une série de propositions tendant à la relance du crédit à la consommation, de la production nationale, la lutte contre l'inflation.... Les deux instances ont, en tout, retenu 74 propositions de ce type. Le mémorandum sera transmis au président de la République, selon l'APS. C'est là un moyen d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur le problème de « la maîtrise des prix en Algérie et ses conséquences sur le pouvoir d'achat des citoyens ». Le document s'appuie sur l'idée de protection de l'économie nationale, garante d'une croissance saine, celle-ci sera ainsi mieux favorisée via « la mise en place un système de crédit à la consommation réservé exclusivement aux produits fabriqués localement dont le taux d'intégration nationale dépasse les 30% ». Mieux, il sera désormais exigé, pour éviter toute concurrence, des importateurs « une autorisation d'importation pour tout produit ayant un équivalent local ». Et dans un esprit de solidarité et par souci d'équilibre régional, des prix étudiés pour les populations du sud sont proposés lors de « l'acquisition de produits de fabrication nationale et plus spécialement les équipements de réfrigération et de climatisation destinés aux ménages. » Le travail, qui vient d'être finalisé, s'appuie sur des données officielles dont celles diffusées par l'Office national des statistiques, notamment relatives à l'évolution des prix des produits de consommation. A ce titre, les deux organisations mettent en garde contre le danger d'une inflation « à deux chiffres ». Dans leur analyse sur la situation économique actuelle, l'UGTA et le CNES imputent l'aggravation de l'inflation à divers facteurs, notamment « l'offre excessive de monnaie, la politique budgétaire expansive, les augmentations salariales, la désorganisation des marchés, la faible maîtrise de la chaîne logistique du commerce extérieur, la spéculation et enfin l'absence de maîtrise du secteur informel ». Les deux organismes soulignent, à ce titre, que « l'économie nationale n'est pas à l'abri d'une spirale de dérégulation chronique ». Pour relancer la croissance, le document, propose entre autres, l'instauration d'un label de la production nationale, la relance du crédit à la consommation au profit des articles labellisés « produit national », la mise en place de dispositifs facilitant l'accès des PME aux marchés publics et la création d'une zone industrielle à vocation nationale réservée aux jeunes porteurs de projets. Dans cet ordre d'idées, les rédacteurs du mémorandum ont recommandé en priorité « la mise à niveau des 50 plus grandes entreprises industrielles et le renforcement de leurs capacités de production ». Les entreprises, seront encouragées, d'une manière globale, à travers un allégement de leur fiscalité, à l'investissement et à la création d'emplois. Enfin, et par rapport aux propositions liées à l'assainissement du commerce, les deux institutions recommandent la création de marchés de proximité permanents ou hebdomadaires pour éradiquer progressivement les marchés informels, l'ouverture et la réhabilitation des grandes surfaces de vente directe aux consommateurs en partenariat avec le secteur privé national.