Le ministère a, à cet effet, ouvert près de 30 000 postes budgétaires au profit des enseignants et personnels administratifs pour l'année 2012-2013. 266 399 candidats ont postulé pour les 16 521 postes ouverts pour les enseignants des trois cycles scolaires dont 7 848 postes pour le cycle secondaire, à condition que le candidat soit titulaire d'un master ou d'un ingéniorat d'Etat. Pour le moyen, le nombre global des postes s'élève cette année à 2 976 postes concernant les titulaires de licences de l'ancien système ou de diplômes d'études supérieures dans la spécialité. Le nombre de postes budgétaires ouverts pour le cycle primaire est de 5 697 repartis sur les spécialités de la langue arabe, de la langue française et de la langue amazighe. Pas moins de 2 816 autres enseignants seront recrutés directement, étant diplômés des Ecoles normales supérieures. Les enseignants qui seront admis au concours bénéficieront d'une formation pédagogique et psychologique de 140 heures durant l'année, pour acquérir la qualification pédagogique dans la matière. Mais de l'avis des syndicats du secteur, quelle que soit l'ampleur des efforts menés par la tutelle, il y aura toujours des lacunes et des dysfonctionnements qui léseront les enseignants et pénaliseront les élèves. Pour le secrétaire général du Conseil National Autonome des Professeurs de l'Enseignement Secondaire et Technique (CNAPEST), Larbi Nouar, la tutelle a beau ouvrir des postes budgétaires ou construire des établissements scolaires, elle n'arrivera jamais à régler définitivement le problème de la surcharge des classes ou celui de l'encadrement. « Il y aura toujours un manque flagrant en la matière. L'absence de planification fait que tous les calculs et prévisions s'effectuent de manière aléatoire », estime-t-il. Et faute de pouvoir se conformer à la loi d'orientation 08-04 qui fixe un ratio de 25 à 30 élèves par classe, il suggère la révision de la stratégie adoptée par la tutelle. Car, pour M. Nouar, il ne suffit pas de construire des écoles ou recruter des enseignants, l'idéal serait de planifier en fonction des besoins de chaque commune et daira. Il cite le cas de la commune de Birtouta, qui ne compte qu'un seul lycée pour 2 400 lycéens. Et ce genre de problème se posera un peu partout avec acuité en septembre prochain, notamment avec l'arrivée des deux cohortes, celles de l'école fondamentale et de la réforme. Même crainte de la part du président de l'Union Nationale des Personnels de l'Education et de la Formation Professionnelle (UNPEF), Sadek Dziri qui estime qu'il est temps de planifier en fonction des besoins, surtout dans un secteur aussi sensible et complexe que celui de l'éducation. « Le ministère sera contraint, en septembre prochain, d'ouvrir des annexes un peu partout pour pouvoir contenir le flux. Il le sera aussi en matière d'encadrement », a-t-il souligné. Il réitère la nécessité de combler le manque d'enseignants dans certaines matières, notamment le français et les mathématiques dans le sud du pays, rappelant que l'idée de transférer les enseignants des wilayas du nord vers le sud, tout en bénéficiant d'un logement de fonction, n'a pas atteint l'objectif escompté.