La hausse des températures constatée ces derniers temps aura des conséquences économiques désastreuses pour nombre de pays de la région Méditerranée-Maghreb, a révélé un rapport du Femise (Forum euro-méditerranéen des Instituts des sciences économiques), dépendant de l'Union européenne. Selon les conclusions de ce rapport publié fin juillet, les pays touchés accuseront, entre autres, une baisse de leur Pib « Les pays d'Afrique du nord et du Moyen-Orient sont particulièrement exposés et leurs économies pourraient être affaiblies par le changement climatique », soulignent les experts. Les premières estimations indiquent qu'une hausse de température de 1°C provoque une baisse du Pib par habitant de l'ordre de 8% en moyenne. « Cette baisse pourrait même atteindre 14% si aucune mesure de lutte et d'adaptation face aux changements climatiques n'est adoptée », indique le document. Parmi les conséquences directes des hausses des températures, le Femise cite « la diminution des ressources en eau, la dégradation des sols et la hausse de quelques centimètres du niveau de la mer ». Ainsi, en zone urbaine, la hausse des températures de 1 à 3°C pourrait exposer entre 6 et 25 millions de personnes aux inondations côtières, expliquent des chercheurs universitaires. Ces derniers mettent en garde sur les impacts susceptibles d'affecter les activités économiques, avec des effets importants sur l'agriculture et le tourisme, suite à la baisse significative des rendements agricoles et à la hausse de la salinisation des terres due à l'érosion et à la pollution des sols par le sel. La situation n'a pas l'air d'être conjoncturelle puisque l'étude menée conjointement sur les rives nord et sud de la Méditerranée prédit « une hausse de 2°C dans les 15 à 20 prochaines années et entre 4 et 6,5°C à la fin du 21e siècle ». Les pays du Maghreb et du Moyen-Orient seront également frappés par une forte baisse, estimée à 20%, des précipitations. Le déficit hydrique risque de toucher 80 à 100 millions de personnes dans les années à venir. Une situation inquiétante pour ces populations et ce, au regard des ressources hydriques faibles dont elles disposent actuellement. Les auteurs de l'étude relèvent cependant que « certains pays ont déjà pris la mesure de ces changements et développent des programmes d'action avec le soutien de la Commission européenne et de la Banque mondiale ». Pour la gestion de l'eau, « un grand nombre de mesures d'adaptation peuvent être mises en œuvre à partir d'un usage rationnel de l'eau basé sur de nouveaux systèmes de prix et de recyclage ». Ils préconisent aussi de nouvelles sources d'approvisionnement, comme la dessalement de l'eau de mer.