Le 22 mai dernier était la Journée mondiale de la biodiversité. Une occasion de faire entendre le risque d'extinction pesant sur un bon nombre d'espèces végétales et animales. La mise en danger de la faune et la flore, qui forment notre environnement, est liée à la destruction ou fragmentation des habitats par l'urbanisation croissante, les activités agricoles, les espèces invasives, la surexploitation de certaines espèces, les pollutions et le changement climatique. Autrement dit, la menace n'a d'autre origine que celle ayant trait aux différentes activités humaines, notamment en ce qui concerne le développement économique. C'est pour mettre au diapason ce développement et la préservation de la biodiversité et s'adapter ainsi au changement climatique auquel est confrontée la région du Moyen Orient et Afrique du Nord (Mena) tout en se développant avec une faible intensité carbone, que la Banque mondiale, le gouvernement italien et la Commission européenne ont lancé un nouveau programme d'assistance technique. Constitué grâce au soutien du ministère italien des Affaires étrangères et de la Commission européenne, ce mécanisme de 5 millions de dollars fournira une assistance technique par l'intermédiaire d'un cadre de coopération régionale axée sur l'adaptation, la réduction des émissions de carbone et le partage du savoir, et dotera les pays de cette région de moyens renforcés pour promouvoir un développement mieux adapté au changement climatique et à faible intensité carbone. Lancé par la vice-présidente du groupe de la Banque mondiale pour la région Mena, Mme Daniela Gressani, ce nouveau programme encourage la diffusion de nouvelles connaissances et identifie de nouvelles possibilités d'action publique et d'investissement en vue de faire face à la variabilité du climat et de promouvoir une croissance à faible intensité carbone. Les pays de la région sont particulièrement exposés aux effets du changement climatique. D'après les dernières prévisions des scientifiques, les précipitations sont en baisse et les températures en hausse. On s'attend à une réduction de 20 à 30% du ruissellement des eaux dans la plupart des pays de la région, et la température pourrait augmenter de deux degrés au cours des 15 à 20 prochaines années, et de plus de quatre d'ici la fin du siècle. À ce rythme, l'évolution du climat risque de réduire à néant les gains durement acquis en matière de développement. Les pays et les communautés les plus pauvres seront les premiers et les plus durement touchés. Les effets combinés de la sécheresse, du réchauffement et de l'accroissement de la fréquence des catastrophes naturelles pourraient être lourds de conséquences pour l'agriculture, qui représente actuellement 40% des emplois et 15% du PIB. "Mais le changement climatique n'est pas seulement un coût supplémentaire et un risque pour le développement. C'est aussi une formidable opportunité pour les pays en développement, en particulier ceux de cette région, qui ont le plus gros potentiel d'énergie solaire au monde", a expliqué Daniela Gressani à la conférence de presse organisée à Rome, hier, pour lancer le programme régional d'assistance technique dans le domaine du changement climatique. "En combinant habilement solutions techniques et financement extérieur, les pays de la région Mena peuvent montrer au reste du monde qu'un développement économique à faible intensité carbone est possible !" a-t-elle conclu. Zohir M.