Le Conseil de sécurité autorisera très prochainement le déploiement de 3.300 soldats au Mali, affirme Mme Samalatu Hussaini-Suleiman, commissaire chargée des affaires politiques, de paix et de la sécurité de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). C'était mardi soir, à Bamako, à la clôture d'une réunion extraordinaire du comité des chefs d'état-major de la Cédéao convoquée pour « finaliser le déploiement des soldats de la Cédéao » et « trouver les informations requises par les Nations unies » pour donner leur feu vert. Le Mali, qui a d'autres priorités - comme la formation d'un gouvernement d'union nationale - donne son accord pour le déploiement de cette force mais pose ses conditions. En cas d'intervention militaire, il entend confier la sécurité de la présidence de la République et la Primature à Bamako à ses seules troupes. « Il n'est pas question d'avoir des soldats de la Cédéao à Bamako », martèle le colonel Ibrahima Dahirou Dembele, chef d'état-major. Une exigence qui tord le cou au plan de l'Organisation régionale qui prévoit, dans un premier temps, la sécurisation de Bamako et du pouvoir de transition, dans un deuxième temps, la remise à niveau des troupes maliennes « sur des points précis » avant toute intervention au Nord pour chasser les différents groupes armés islamistes menés par al Qaïda au Maghreb islamique et dans un troisième temps, la protection des 434.000 réfugiés maliens. « Pour la reconquête du Nord, ce sont nos troupes d'abord qui seront présentes, les autres viendront en appui, surtout en aviation, en logistique », précisent les responsables de l'armée malienne, tout en estimant qu'il faut donner toute la chance aux négociations. Ces nouvelles propositions de Bamako seront soumises à l'appréciation des chefs d'Etat de la Cédéao. Au vu de cette cacophonie, la résolution n'est pas près d'être présentée à l'ONU. Surtout si la Guinée et le Sénégal refusent de donner à Bamako les raisons du blocage des armements maliens aux ports de Conakry et Dakar.