D'ailleurs, les statistiques confirment ce constat. Selon un bilan fourni par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), l'Algérie compte 35,61 millions d'abonnés de téléphone mobile de norme GSM, fin 2011, avec un taux de pénétration de 96,52%, soit une hausse de 6,22 % par rapport à 2010 (32,78 millions d'abonnés, soit un taux de pénétration de 90,30%). Cette hausse est due, selon le directeur général de l'ARPT, Abdelhak Yacine, au développement technologique. « Le téléphone mobile offre plus de possibilités à l'utilisateur, notamment en matière d'autonomie, de gain de temps et de mobilité. Aussi, l'usage du portable est plus simple que le recours au téléphone fixe », explique-t-il. Le faible taux de pénétration du réseau de téléphone domestique (fixe) est également un facteur qui a contribué au recours au mobile. En effet, dans certaines régions enclavées du pays, surtout dans les wilayas du Sud, le téléphone domestique est quasiment inexistant, obligeant les populations à avoir recours au mobile. « Le fixe, de par la faible pénétration de son réseau, surtout dans les régions du Sud, a été supplanté par le mobile », a-t-il encore fait savoir. Cette progression de la téléphonie mobile ne risque pas de ralentir, puisque les trois opérateurs sur le marché algérien offrent l'option prépayée à leurs abonnés et à des prix accessibles. Sur ce point, l'ARTP a enregistré 33,51 millions d'abonnés soit 94,11% pour le prépayé contre 2,09 millions d'abonnés, soit 5,89% pour l'option postpayé en 2011. Ce chiffre a, toutefois, enregistré une légère baisse, par rapport à 2010, où les statistiques indiquent 30,91 millions d'utilisateurs, soit 94,31% pour le mode prépayé contre 1,86 million d'abonnés (5,69%) pour le postpayé. Un autre fait à relever est la durée des appels des abonnés. Les statistiques révèlent 199 minutes/mois d'usage du téléphone, en moyenne, par abonné. OTA EN TÊTE Pour ce qui est des parts de marché des opérateurs de téléphonie mobile, Orascom Télécom Algérie (OTA) arrive en tête avec 46,59% d'abonnés, suivi d'Algérie Télécom Mobile (ATM) (29,53%). Wataniya Télécom Algérie (WTA) se classe en troisième position avec 23,88% d'abonnés. M. Abdelhak explique les parts d'OTA par l'ancienneté du groupe. « OTA a été le premier à se lancer dans la téléphonie mobile en Algérie. Il a eu tout le temps nécessaire pour s'implanter et se déployer sur la marché algérien et ainsi gagner plus de clients », a-t-il déclaré. Pour ce qui est de Thuraya Satellite Algérie, il estime que « le coût est la principale raison du faible taux d'abonnés de cet opérateur ». Par ailleurs, « Thuraya est réservée plus particulièrement aux professionnels, surtout dans les régions du Sud », a-t-il ajouté. Sur le plan financier, le revenu engendré par abonné sur un réseau mobile, a augmenté de 8% en passant de 566,3 dinars/mois en 2010 à 611,4 dinars/mois en 2011. En termes de chiffre d'affaires global, les recettes de la téléphonie s'élèvent à 250,89 milliards de dinars en 2011 contre 222,58 milliards de dinars en 2010. Selon les experts, la téléphonie mobile en Algérie est encore appelée à se développer après le lancement de la 3e génération (3G). Ce que le premier responsable de l'ARTP a confirmé. « Absolument », a-t-il déclaré, précisant toutefois que l'engouement serait dû à l'usage d'Internet. Concernant les prérogatives de l'ARPT en matière de contrôle des différents points de vente,M. Abdelhak a précisé que l'ARPT possède un organisme de contrôle « qui avise les différents opérateurs en cas de problèmes pour qu'ils puissent entreprendre les mesures nécessaires ».