Le marché de la téléphonie ne progresse presque plus selon l'ARPT. Mais les parts de marché, elles, bougent, très vite. Au dépens du leader Djezzy qui recule en proportion mais se tient bien en nombre d'abonnés. Ce n'est pas le cas de Mobilis perdant sur les deux fronts. Nedjma est le bénéficiaire de l'année 2010. Il talonne désormais l'opérateur historique. Le bilan de 2010 donné par l'Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT) sur le marché local de la téléphonie mobile confirme la redistribution des parts de marché qui s'est emballée en 2009. Le leader du métier de la téléphonie mobile est toujours Djezzy (OTA) mais la baisse de sa part de marché a connu une très forte accélération en 2010. Elle est passée de 59,4% à 46%. 13 points de perte de parts de marché sur une année qui s'ajoutent aux 4 points perdus en 2009. En 2008 le premier opérateur détenait 63% du marché. La contre-performance d'OTA se produit sur un marché global en faible croissance. Selon l'ARPT, la téléphonie mobile en Algérie comptait 32.780.165 abonnés à la fin de l'année 2010, en hausse de seulement 50.341 abonnés par rapport à 2009. OTA a réussi à faire progresser tout de même le nombre de ses abonnés en 2010 dans une proportion supérieure à celle du marché passant de 14.617.642 en 2009 à15.087.393 abonnés, l'année dernière. Il faudra attendre la clôture de l'année comptable pour savoir comment a réagi Djezzy à ce tassement de ses parts de marché. Son chiffre d'affaires était en baisse de 11% au premier trimestre 2010 avec 412,5 millions d'euros contre 462,537 millions d'euros à la fin du 1er trimestre 2009. Le sort en pointillé de l'opération algérienne d'Orascom Télécom est pour beaucoup dans ce recul de la position dominante de Djezzy sur le marché algérien. L'opérateur a, depuis une année, réduit ses investissements, le développement de son réseau commercial et ses dépenses de communication. Compte tenu du contentieux qui opposent les propriétaires de Djezzy à l'Etat algérien, qui refuse la cession des actifs d'OTH en Algérie au russe Vimpelcom, la position de Djezzy ne s'est pas totalement effilochée en 2010, comme le redoutait ses actionnaires. La chute de Mobilis Par contre, ce qui étonne dans le bilan de l'ARPT, c'est bien la décrue de Mobilis, sinon sa nette perte de vitesse par rapport à ses deux concurrents. Le nombre d'abonnés d'ATM (Algérie Télécom Mobilis, public) est ainsi passé de 10.079.500 abonnés en 2009 à 9.446.774 en 2010, soit une perte sèche de 632.726 abonnés. Du coup, la part de marché de l'opérateur historique tombe à 28,8 %, loin de son ancien rival direct, l'Egyptien OTA. Le manque d'agressivité commerciale, notamment une formule du prépayé assez lourde, et des promotions moins attirantes que ses concurrents, ont fait que beaucoup des abonnés de Mobilis ont migré vers les deux autres opérateurs, plus incisifs sur les avantages offerts par la formule du prépayé. En outre, Mobilis n'attire plus d'abonnés, comparativement aux deux autres opérateurs. Nedjma champion de l'année 2010 C'est dans le créneau porteur et à forte rentabilité que joue dorénavant le troisième opérateur arrivé sur le marché national de la téléphonie mobile. Watania Télécom Algérie (WTA, Nedjma) comptait ainsi 8.245.998 abonnés en 2010, en hausse par rapport à 2009 avec 213.316 abonnés, (8.032.682). WTA brasse désormais 25,2% de parts du marché algérien, talonnant de près l'opérateur historique. Nedjma domine, selon le rapport de l'ARPT, actuellement le marché algérien de la téléphonie mobile en termes de nouveaux clients dans le créneau du prépayé avec ses formules très avantageuses, et des bonus qui attirent les clients des deux autres opérateurs. En 2009, WTA a enregistré un bond formidable de son chiffre d'affaires qui a avoisiné les 22% en 2009. En face, Mobilis n'a évolué en 2009 que de 2%. C'est tout dire. Mais, globalement, le taux de pénétration de la téléphonie mobile a baissé en 2010, atteignant 90,30%, comparativement à 2009 où il était à 91,68%, selon le bilan de l'ARPT. Le bilan de l'ARPT fait ressortir par ailleurs que la téléphonie fixe est repassé sous la barre des 3 millions d'abonnés. Trait commun entre la téléphonie fixe et Mobilis, l'acteur Algérie Télécom a perdu des abonnés sur les deux fronts en 2010.