Photo : Makine F. Certaines régions de la capitale et à la périphérie connaissent depuis deux jours une perturbation dans la commercialisation du lait en sachet. La cause, dix laiteries chargées de l'approvisionnement, principalement du centre et de l'est du pays, contestent la mesure prise la semaine dernière par le comité interprofessionnel du lait (Cil) ayant trait à la limitation des quotas des affectations de la poudre de lait aux laiteries à 100 000 tonnes et à la réorganisation du système de la distribution selon le besoins de chaque région. La Confédération interprofessionnelle des producteurs algériens (Cipa), filière lait, estime que la grève décrétée par les laiteries contestataires est « illégale ». M. Abdelwaheb Ziani, président de la filière a indiqué que le motif avancé pour entamer un mouvement de protestation n'est pas solide et va à contre sens de la politique que le Cil veut instaurer pour l'organisation de la filière. « La Cipa ne soutient pas cette action de débrayage. Nous ne comprenons pas la réaction de ces laiteries et nous pensons même qu'elles n'ont pas le droit d'arrêter la production d'autant plus que leurs stocks sont alimentés en poudre de lait », a dit M. Ziani tout en avançant un détail important à savoir que le prix de la matière première est administré par l'Etat. Il est impératif de souligner, tient à préciser M. Ziani, que la décision du Cil a été prise après études et discussions profondes enclenchées par l'ensemble des acteurs intervenant dans le secteur du lait. Il va sans dire que le Cil est composé de 57 membres lesquels représentent les laiteries, les collecteurs ainsi que les producteurs de lait et bien évidemment l'organisme de régulation qui est l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). «Nous devons respecter les décisions surtout quant elles découlent de la majorité d'autant plus qu'elles s'inscrivent dans la perspective de développer la collecte du lait cru donc la production nationale et par voie de conséquence réduire la facture d'importation de la poudre de lait », a fait observer notre interlocuteur. Il a ajouté que la Cipa attend le feu vert de l'Onil pour reprendre le marché des dix laiteries contestataires pour éviter toute pénurie sur le marché. « La Cipa compte parmi ses adhérents 80 laiteries et Giplait a les meilleures parts du marché. Nous pouvons facilement remplacer les laiteries en grève », a souligné M. Ziani avant d'informer que le Cil devait se réunir lundi dernier. Le comité directoire a finalement fixé un autre rendez-vous pour demain.