Les relais routiers et les stations-services se comptent, malheureusement, sur les doigts d'une seule main, le long de l'autoroute Est-Ouest. Néanmoins, le PDG de Naftal, Saïd Akretch, dont le groupe est chargé de la réalisation des 42 stations-service le long de l'autoroute, a annoncé la réception de quatre « d'ici la fin de l'été ». Selon le premier responsable de Naftal, elles s'ajouteront aux quatre stations réceptionnées dernièrement, notamment celles de Yellal dans la wilaya de Relizane et de Aïn Arnat (Sétif). Pour autant, les stations déjà opérationnelles sont loin de répondre à la demande et au confort des usagers, vu l'importance du flux routier sur la voie express. Ce manque de commodités sur le « projet du siècle » cause des désagréments aux usagers pour faire le plein de carburant, bien que des stations-service mobiles aient été affectées pour pallier ce manque. L'autre problème des usagers est l'absence d'aires de repos. « La seule station opérationnelle entre Blida et Oran se trouve à Yellal dans la wilaya de Relizane. Donc nous sommes obligés de parcourir au moins 300 km pour trouver un relais routier. Cela cause beaucoup de désagréments aux usagers, surtout s'ils ont des enfants », témoigne un automobiliste rencontré à Aïn Defla. Effectivement, ils sont nombreux à déplorer le manque d'aires de repos et de relais routiers. « Mis à part les stations-service mobiles où les passagers peuvent s'approvisionner en carburant, aucun point de vente de produits alimentaires n'est disponible. Aussi, sur ce tronçon (Blida-Chlef), il n'existe qu'une seule aire de repos, dépourvue de toutes commodités, à Boumedfaâ (wilaya de Ain Defla) », précise Mohamed, un représentant commercial d'une société privée. Souvent, ils s'approvisionnent avant de prendre la route. « La première fois que nous avons emprunté la voie rapide, nous croyions que des relais étaient opérationnels mais c'était tout à fait le contraire. Depuis, nous nous approvisionnons avant notre départ, surtout si nous sommes accompagnés d'enfants », affirme un père de famille. UNE AUBAINE POUR LES VILLAGEOIS Le manque de relais et de stations-service sur l'autoroute représente une aubaine pour les habitants des villages alentour. Eux qui ont perdu leur clientèle après l'ouverture de la voie rapide, ils ont trouvé la solution pour relancer leurs affaires. Ils ont, effectivement, installé toutes sortes de commerces sur les abords de l'autoroute. Les usagers peuvent ainsi s'y approvisionner en produits tels que l'eau, les limonades, les jus, voire les sandwichs et les fruits. « Nous n'avons pas vraiment le choix. Il n'existe pas encore de relais routier entre Blida et Chlef (environs 200 km). Mis à part les stations mobiles, tout juste suffisantes pour s'approvisionner en carburant, nous sommes, souvent, dans l'obligation de nous arrêter pour acheter quelques provisions », déclare un autre père de famille. Du côté des « vendeurs », on assure que les affaires marchent plutôt bien. « Nous avons de plus en plus de clients. Surtout durant la journée car cette autoroute enregistre des milliers d'usagers par jour. Avant, ils étaient un peu réticents à s'arrêter au beau milieu de nulle part. Mais maintenant, ils sont plus confiants », affirme un villageois. Même les enfants se sont reconvertis en commerçants. Pour eux, il s'agit « d'une aide précieuse à leurs familles ». « Les campagnards soufflent le chaud et le froid chaque saison. Certains sont pauvres. C'est pour cette raison qu'ils laissent leurs enfants vendre des produits alimentaires aux automobilistes », explique Ammi Moussa, un habitant d'un village aux environs d'El Attaf, dans la wilaya de Chlef. Certains vendeurs proposent même des grillades. « Contrairement à nos appréhensions, nous avons beaucoup de clients. Mais j'avoue que les prix proposés sont très attractifs », précise Sid Ahmed. En attendant la livraison de la totalité des stations-service le long de l'autoroute est-ouest, les usagers prennent leur mal en patience.