A l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre l'analphabétisme, qui correspond au 8 septembre, le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Ceneap) a organisé une conférence de presse en collaboration avec l'association Iqraa et l'opérateur téléphonique Nedjma. Ces derniers ont signé, en avril dernier, un accord de financement d'une étude pour évaluer la lutte contre l'analphabétisme, et ce, à l'occasion de la journée du savoir. Cette étude fait partie de la série d'initiatives prises pour la célébration du cinquantenaire de l'indépendance. « Aujourd'hui, nous nous retrouvons pour prendre connaissance des premiers résultats de cette étude et de l'application de la stratégie nationale d'alphabétisation, mise en œuvre depuis 2007 » a annoncé Mme Aïcha Barki, présidente de l'association Iqraa. Selon le directeur du Ceneap, la stratégie a pour objectifs de généraliser la scolarisation des enfants, d'aider les analphabètes de plus de 40 ans à rejoindre les bancs de l'école, de revoir la qualité de l'enseignement et d'actualiser les méthodes pédagogiques employées par l'école algérienne. Il affirme que « l'urgence et d'essayer de comprendre pourquoi 7% des enfants quittent l'école avant la fin du cycle primaire ». Les dernières statistiques révèlent que 20% de la population mondiale ne savent ni lire ni écrire. Dans le monde arabe, 35% de la population sont analphabètes. En Algérie, les statistiques de 2008 ont révélé que 22,1% de la population ne lisent et n'écrivent aucune langue. Selon M. Mohcen Taher, un expert du Ceneap, « les chiffres algériens ne sont que le reflet de l'état de l'analphabétisme au niveau mondial. En effet, en 1950, 44,3% de la population mondiale étaient analphabètes ». M. Ferroukhi, dans son étude, cherche à connaître les raisons économiques qui poussent un enfant, inscrit à l'école, à abandonner sa formation. Selon les résultats de ses recherches, « 35% des jeunes qui abandonnent les bancs de l'école le font volontairement, et pour 20%, cela est dû à l'exigence des parents. Cette dernière estimation concerne généralement la gent féminine dans les zones rurales ». Il ajoute que « le plus surprenant est que 12% des enfants qui n'ont jamais été inscrits à l'école sont handicapés, les parents jugeant qu'il n'est pas nécessaire de scolariser un enfant handicapé vu le faible revenu de la famille ». Les wilayas qui souffrent le moins d'analphabétisme, selon lui, sont Alger, Ghardaïa, Constantine et Ouargla, alors que celle qui enregistre, à ce jour, le nombre le plus élevé d'analphabètes est Djelfa. « Depuis 1962, les wilayas qui ont enregistré des progrès importants en matière de lutte contre l'analphabétisme sont Ghardaïa, Illizi et Djelfa », a-t-il noté. Pour les experts du Ceneap, cette avancée est due au travail de 16 associations de lutte contre l'analphabétisme et des efforts de l'association Iqraa en matière de recherche et d'établissement de programmes d'alphabétisation modernes. « Les efforts de l'association Iqraa et du programme national de lutte contre l'analphabétisme enregistreront d'excellents résultats d'ici à 2016. Cela dit, l'objectif d'éradiquer complètement ce fléau ne sera pas atteint d'ici quatre ans, selon nos calculs », affirme M. Ferroukhi.