Les représentants de la presse ont été, d'ailleurs, invités à suivre la réunion de bout en bout. Ainsi, M. Amara Benyounès, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, n'a pas hésité à reconnaître « que nous vivons dans un pays très sale ». Il ironisera sur le fait « que nous sommes le seul pays au monde où après 17 heures, on ne dit jamais bonne soirée ». Lançant un cri du cœur, il plaidera pour « injecter de la vie dans nos cités privées de soirées théâtrales, musicales ou de cinéma ». Les sujets, qui ont fait l'objet d'exposés et de discussions sont directement liés au quotidien du citoyen, et à la qualité de la présence à laquelle se sont joints les premiers responsables de la gendarmerie nationale et de la sûreté nationale, en l'occurrence les généraux-majors Boustila et Hamel, témoignent de l'importance de cette réunion qui avait les allures d'un mini-conseil de gouvernement. M. Daho Ould Kablia a affirmé, à l'ouverture des travaux, que la réunion des walis des wilayas du centre, du sud et des Hauts-Plateaux du centre visait à « cerner les problèmes et à mettre en place un plan d'action novateur » pour les prendre en charge. Dans le sillage de la formation du nouveau gouvernement et du souci de donner un contenu concret aux réformes initiées par le président de la République, il est attendu « un bond qualitatif pour ce qui est de la gouvernance ». Il a rappelé que le gouvernement s'est fixé comme « priorités » la réhabilitation et la mobilisation de tous les services publics pour répondre aux attentes et préoccupations des citoyens et donner une nouvelle impulsion à l'économie nationale pour faire face aux effets de la crise économique mondiale. Défendant une meilleure répartition des activités sur le territoire national, il annoncera un plan exceptionnel pour les régions du Sud. Le ministre a souligné l'importance de « développer les capacités de production des investisseurs » et de procéder au traitement de certaines questions dont « la distribution des logement ». Il a évoqué la lutte contre la criminalité et « à ne pas prendre prétexte de l'approche des élections locales pour ne pas entreprendre des actions ». A ce propos, en écho à M. Tebboune, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, il annoncera la reprise ces jours-ci « des opérations de distribution de logements sociaux ». Ainsi, 11 921 unités seront pré affectées d'ici fin septembre et 34.000 autres d'ici fin décembre. L'éradication de l'informel sera une opération soutenue Au cours de la matinée, il a été beaucoup question de l'éradication des marchés informels, de l'opération visant à nettoyer les villes des détritus qui défigurent l'espace et constituent une menace pour la santé publique. Evoquant la première question, M. Ould Kablia a indiqué qu'il préfère le mot résorption, « car nous nous appuyons sur une démarche graduelle qu'il faut accompagner par le renforcement des circuits de distribution, notamment à travers l'aménagement des marchés de proximité ». « Ceux qui exerçaient dans l'informel, estimés à 70.613, seront intégrés dans le circuit formel et bénéficieront d'une autorisation d'exercer », a-t-il précisé. Pour la seule capitale, M. Addou, wali d'Alger, a affirmé que 22 marchés informels ont été éradiqués et 21 autres où plus de 3.500 jeunes y sont intégrés ont été réalisés. « L'éradication de l'informel, a indiqué le ministre de l'Intérieur, ne sera pas un coup de poing, mais sera soutenue dans la durée ». La réhabilitation des marchés de proximité et une meilleure organisation des marchés hebdomadaires figurent aussi parmi les mesures envisagées par le ministère, a indiqué de son côté le ministre du Commerce. Il a mis l'accent également sur la réalisation d'infrastructures commerciales, de dimension nationale et régionale, répondant aux normes internationales. Il a préconisé l'instauration d'un système de permanence pour les commerçants pour éviter toute pénurie de produits de première nécessité, notamment lors des périodes de fêtes. Beaucoup de walis ont souligné, à l'instar de M. Bouazghi de Tizi Ouzou ou Addou d'Alger, que « la réhabilitation de la puissance publique doit être un préalable pour la réussite des actions et opérations entreprises, sans quoi, l'environnement ne sera jamais assaini ». D'autres ont évoqué le manque de moyens des services de nettoyage. A Boumerdès, « il y a un agent de nettoyage pour 1.000 habitants, ce qui est très peu », signale le wali, Kamel Abbès. D'autres ont fait remarquer que « la taxe pour l'enlèvement des ordures ménagères outre d'être dérisoire est peu recouvrée ».