L'écrivain palestinien Djabr Chaath a présenté son dernier ouvrage au SILA. Il s'agit d'un recueil de poémes intitulé « Comme si c'était moi », par aux éditions « Mim Linachr ». Il accepte volontiers de répondre à nos questions. Vous participez aujourd'hui, pour la première fois, au SILA. Comment vivez-vous ce genre d'événement notamment au niveau du contact avec les fans ? Je tiens à remercier le commissariat de ce salon de m'y avoir invité. Je suis très heureux d'être parmi vous. C'est aussi agréable de retrouver les fans. Il y a une continuité et une pertinence dans les remarques qui me sont faites par ces lecteurs attentifs, critiques et curieux. Vos œuvres mélangent effectivement mythes existants et créations littéraires, et vos lecteurs n'ont pas toujours les références culturelles nécessaires, n'est-ce pas ? A vrai dire, le lecteur n'a nullement besoin d'avoir un bagage culturel pour comprendre mon intrigue et mes idées. Je ne veux pas me contenter d'un univers purement imaginaire, parce que je trouve que le recours à un mythe existant permet d'enrichir l'univers fictionnel : un des rôles essentiels du mythe est de proposer des réponses aux questions essentielles qui ne manquent pas de se poser au cours d'une vie. Comment réagissez-vous aux critiques de vos livres ? J'adore les critiques satiriques. Mieux encore, ces critiques me propulsent pour faire de mon mieux et surtout parfaire mon travail. Comment jugez-vous l'émergence des nouvelles technologies et son influence sur la littérature ? La Toile (Internet) est un moyen de communication génial car, en tant que média planétaire, elle apporte un plus inestimable aux réseaux de publicité traditionnels. Parlez nous de votre recueil de poèmes J'ai esquissé des poésies qui témoignent d'une époque, d'une histoire, mais aussi d'un peuple. Ces mêmes poèmes crient la misère, les souffrances d'un peuple, son destin malheureux, son aventure. Je raconte aussi les malheurs qui ne m'ont pas empêché de narrer l'amour, la beauté et l'espoir. Concernant mon parcours de poète, ma renommée de la poésie engagée ne se mesure pas seulement au sujet mais à la qualité de l'écriture et à l'esthétique de la langue. Mon soutien à la résistance est grandissant et sans limites. Je suis résolument convaincu du pouvoir de la pensée, contre les explications simplificatrices et réductrices qui suscitent la haine, enferment et renferment les germes d'une nouvelle guerre, pour que nos mobilisations puissent participer à changer le cours des événements. Notre identité est sacrée, notre histoire est somptueuse, notre langue est généreuse. Ce recueil de poèmes résonne d'une musique nostalgique. Des projets ? J'ambitionne de publier deux ouvrages. L'un est un recueil de poèmes intitulé « Khoulwa khamissa » et le second est un livre littéraire dont le nom est « min bab tadhawouq ». Ces deux œuvres paraîtront incessamment en Egypte et en Tunisie.