Le débat entre les ministres et les walis a porté sur la lutte contre le commerce informel, le suivi de l'opération d'assainissement et de nettoyage lancée à travers tout le pays, le bilan du plan Calpiref sur l'investissement, l'état du secteur de l'agriculture, la distribution du logement social, la lutte contre la délinquance et la criminalité, et, enfin, l'amélioration de l'accueil dans les administrations publiques. La question de l'éradication du commerce informel a été largement débattue durant la matinée. M. Ould Kablia a considéré, à ce sujet, que les dernières opérations menées par les services de sécurité pour débarrasser les villes des marchés anarchiques devraient se poursuivre. « Ce ne sont pas des opérations coups de poing et, jusqu'à présent, elles se déroulent sans incidents. Un choc psychologique a eu lieu et la population nous soutient dans cette action, car n'oublions pas que la plupart des commerçants seront recasés dans des espaces aménagés » a précisé le ministre. Intervenant à son tour, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a affirmé que la stratégie économique du gouvernement est complexe, et que depuis le retrait de l'Etat du terrain et de la sphère commerciale réelle, l'anarchie s'est installée. « Il nous faut une nouvelle restructuration pour réorganiser le commerce, l'implication de l'Etat permettra d'assainir le secteur privé et de renforcer la qualité et la compétitivité. L'absence de textes et de lois régissant l'activité commerciale entrave la réorganisation des marchés de gros et de détail. Sur 230 marchés du gros recensés au niveau national, seuls 15 sont en activité et répondent aux normes » a-t-il expliqué. LES DOLEANCES DES WALIS Les walis ont, quant à eux, déploré le fait que certains espaces appartenant à des organes étatiques tels les locaux des OPGI ou les souk el fellah, ne soient pas exploités en raison d'un blocage administratif. « L'OPGI décide de louer ses locaux au plus offrant, mais le problème c'est que depuis des années, ils sont abandonnés malgré nos sollicitations pour les reprendre », déplore le wali de Bejaïa. Les walis ont également proposé de faciliter les procédures administratives pour la création des marchés de proximité et ce, pour recaser les commerçants, ce à quoi, M. Daho Ould Kablia répondra que le problème de récupération de locaux et de places publiques sera tranché incessamment. Toujours en ce qui concerne le commerce informel, certains walis ont proposé de supprimer le casier judiciaire dans la constitution de dossier que présentent les commerçants informels lorsqu'ils bénéficient de locaux, car, selon eux, ces derniers sont systématiquement exclus. « La majorité des vendeurs informels ont commis des délits. Donc je ne peux leur attribuer de local », a expliqué le wali de Bordj Bou-Arréridj. Pour M. Ould Kablia, cette question a été étudiée et la réinsertion des petits délinquants sera sans doute appliquée. « Les commerçants impliqués dans le trafic de drogue et dans le blanchiment d'argent seront, toutefois, exclus », a-t-il précisé. VERS L'ERADICATION DES PARKINGS SAUVAGES Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a annoncé, en marge de son intervention sur la question du commerce informel, que le gouvernement devrait étudier le cas des parkings anarchiques. « Des mesures seront prises, a-t-il déclaré, pour mettre un terme au racket pratiqué par des voyous. Ces personnes seront fichées et poursuivies en justice, il est temps de mettre de l'ordre. Le stationnement dans nos villes sera soumis à une réglementation ». Concernant l'investissement, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Chérif Rahmani, a indiqué, suite aux doléances des walis, qu'actuellement, le foncier industriel est loin de satisfaire la demande nationale, même si des projets dans ce sens devront, à moyen terme, booster le secteur. Durant la deuxième partie des débats, le ministre de l'Intérieur a abordé le dossier de la distribution des logements publics locatifs achevés. Il a, ainsi, exhorté les walis à redoubler d'efforts dans le cadre du programme quinquennal de réalisation de un million de logements. « C'est un domaine sensible puisqu'il touche la crédibilité de l'Etat, il faut donc prendre toutes les dispositions nécessaires pour satisfaire la demande des citoyens », a précisé le ministre.