Le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, parviendra-t-il à faire taire le bruit des armes durant les deux jours de l'Aïd El Adha, comme stipulé dans sa nouvelle démarche proposée à plusieurs pays de la région (Arabie Saoudite, Turquie, Iran, Irak, Egypte, Liban...) dans le cadre de sa tournée actuelle ? Le gouvernement syrien joue la carte de la légalité internationale. Il se dit prêt à « étudier » un cessez-le-feu, mais exige la réciprocité de la part de l'opposition armée. Le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Djihad Makdissi, a conditionné la possibilité de la « trêve » par l'arrêt du soutien financier et militaire aux rebelles.Pour l'opposition établie à l'étranger, la balle est dans le camp du pouvoir. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition en exil, a favorablement accueilli l'appel de l'émissaire international mais il exige l'arrêt des « bombardements » de l'armée syrienne. De Beyrouth où il se trouvait hier, avant son déplacement pour Damas, Brahimi a averti : « Le conflit pourrait mettre la région à feu et à sang » si un règlement n'est pas trouvé. « Si le gouvernement syrien accède (à cette demande), et d'après ce que j'ai entendu, il y a espoir, et si l'opposition accepte cette proposition comme elle nous l'a dit, cela sera un très petit pas, un pas microscopique vers un cessez-le-feu plus global, le retrait de l'artillerie lourde, l'arrêt des flux d'armes de l'étranger puis vers une solution politique en Syrie », a-t-il fait savoir.La mise en garde du médiateur international intervient au lendemain de la publication du rapport de la commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie exprimant sa « forte préoccupation » par la présence de « quelques centaines de militants étrangers, islamistes radicaux ou djihadistes » parmi les rebelles. Dans la foulée de la médiation internationale, le Vatican, en retrait jusqu'ici par rapport à la crise syrienne, revient sur le devant de la scène dans une tentative de mettre fin aux violences. Le numéro deux du Saint-Siège, le cardinal Bertone, a déclaré, mardi, que le pape Benoît XVI a « décidé l'envoi dans les prochains jours d'une délégation à Damas pour exprimer sa solidarité fraternelle avec toute la population » en rappelant sa conviction « que la solution de la crise ne peut être que politique ».