Le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, arrivera «bientôt» dans la région pour tenter de trouver une issue à la crise syrienne Damas a rejeté hier la demande comme cessez-le-feu unilatéral formulée par le secrétaire général de l'ONU, exigeant au préalable un arrêt des violences du côté rebelle. Le médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi, doit se rendre «bientôt» en Syrie sur fond de tensions entre Damas et Ankara qui a réitéré, hier, sa menace d'une «réponse encore plus puissante» en cas de nouveaux tirs syriens sur le territoire turc. L'Algérien Lakhdar Brahimi tentera, lors de sa prochaine mission, de convaincre les parties en conflit d'arrêter les violences qui font rage dans le pays. Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon «redoute que la spirale de la violence en Syrie ne crée un terrain propice au terrorisme et aux activités criminelles de toutes natures», a indiqué mardi le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky. Toujours selon son porte-parole, M.Ban réaffirme que «toute violence doit cesser» et que la seule solution au conflit est politique, invitant les deux camps à «coopérer étroitement» avec le médiateur Lakhdar Brahimi, qui d'après le secrétaire général onusien, «doit se rendre bientôt» en Syrie. M. Brahimi s'était déjà rendu à Damas à la mi-septembre pour rencontrer le président Bachar Al Assad, sans toutefois obtenir de résultats concrets. La visite prochaine de l'émissaire international en Syrie intervient dans un contexte marqué par de fortes tensions entre la Syrie et la Turquie en raison des incidents militaires répétés survenus ces derniers jours à leurs frontières. Hier, Damas avait rejeté la demande de cessez-le-feu unilatéral formulée par le secrétaire général de l'ONU, exigeant en préalable un arrêt des violences du côté rebelle. «Nous avons dit à Ban Ki-moon d'envoyer des émissaires vers les Etats qui ont de l'influence sur les groupes armés pour que ces derniers mettent un terme à la violence», a affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi. Le porte-parole a critiqué les déclarations de Ban Ki-moon qui a appelé mardi le régime syrien à décréter un cessez-le-feu unilatéral et demandé aux forces d'opposition de le respecter. Selon lui, cette question a déjà été discutée lors d'entretiens entre le patron de l'ONU et le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem en marge de l'Assemblée générale à New York début octobre. D'après le porte-parole, M.Mouallem avait souligné l'importance d'intervenir «notamment auprès de l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie, qui financent, entraînent et livrent des armes à ces groupes armés, pour qu'ils cessent de le faire». Damas assimile la rébellion à du terrorisme soutenu par l'étranger. Selon lui, une fois ces missions accomplies, l'ONU «devrait informer la partie syrienne des résultats des efforts déployés par le secrétaire général pour que les dirigeants syriens prennent les mesures nécessaires». «La situation a atteint un stade inacceptable, il est insupportable que la population continue à souffrir de cette manière. C'est pourquoi j'ai fait comprendre au gouvernement syrien qu'il doit immédiatement déclarer un cessez-le-feu unilatéral», avait déclaré M.Ban. La réaction de Damas a été de «savoir ce qui va se passer ensuite», selon lui. Le porte-parole syrien a affirmé qu'à deux reprises, durant les missions avortées des observateurs arabes et ceux de l'ONU, le gouvernement syrien avait appliqué un cessez-le feu, mais que la partie adverse «en avait profité pour élargir son déploiement armé et multiplier les pertes humaines à cause de ses activités terroristes» Sur le terrain, l'armée syrienne déployait hier d'importants moyens pour reprendre le contrôle total de Homs et reconquérir la ville stratégique de Maaret al-Noomane, selon des médias. «Homs pourrait être déclarée province sécurisée dans les heures ou les jours qui viennent, après la progression de l'armée sur tous les axes de la ville et de sa province», affirmait le quotidien Al-Watan, laissant entendre que l'armée se préparait à lancer l'assaut final. Parallèlement, l'armée syrienne envoyait des renforts vers la ville de Maaret al-Noomane, tombée la veille aux mains des rebelles, a indiqué le président de l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme (Osdh, ONG basée à Londres), Rami Abdel Rahmane.