La balance commerciale hors hydrocarbures a chuté de 44% ces dernières années, a indiqué, hier, M. Benini, directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), lors de la conférence de presse animée au niveau de la Safex, en marge de la 21 e édition de la Foire de la production nationale. De ce fait, « l'ouverture sur le marché mondial sans le développement de l'exportation serait de nul effet », prévient-il. D'où la nécessité, selon lui, d'une mise à niveau des exportations. Si on se réfère à l'exposé, présenté lors de cette conférence, les exportations hors hydrocarbures ne couvrent que 4% du volume total des importations de l'Algérie. Peu de sociétés exportent leurs produits. Ce créneau se limite à 10 entreprises, dont la plupart constitue des sociétés mixtes. Sonatrach, Fertial et Cevital sont les trois premières entreprises nationales exportatrices. Pour ce qui est des importations, la facture s'est accrue eu égard à la fluctuation de la devise. Ainsi, pour chaque euro importé en 2010, l'Algérie a versé 5 dinars de plus, soit un total de 167 milliards de dinars ou l'équivalent de 1,5 milliards de dollars. Il convient, également, de souligner que durant la période allant de 1974 à 2010, la structure des importations n'a pas changé, seul le volume a connu une croissance vertigineuse. « L'Algérie est devenue un pays consommateur. Si nous continuons à avoir la même structure des importations, cela signifie qu'il y a rupture du processus du développement économique », a prévenu M. Benini. OMC : Les USA demandent à l'Algérie des accords « zéro contre zéro » Au titre de l'ouverture sur le marché mondial, l'Algérie a fait une requête aux membres de l'organisation mondiale du commerce (OMC) en vue de bénéficier de périodes de transition pour pouvoir protéger certaines filières de production considérées comme sensibles. C'est ce qu'a souligné M. Zaaf, directeur général du commerce extérieur auprès du ministère du Commerce. Il a fait savoir que l'Algérie est en phase de discuter des accords bilatéraux avec 15 pays, dont les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, la Malaisie et la Corée du Sud. Pour ne citer que les discussions avec les Etats-Unis, M. Zaaf a indiqué qu'une demande a été faite à l'Algérie pour avoir des échanges commerciaux avec 0% de droits de douanes, tout en assurant la réciprocité de cette procédure. Dans ce cadre, l'Algérie a pris un engagement partiel sur 200 produits, a noté le même responsable, sans pour autant donner plus de précision. Quant à l'Union européenne, elle a insisté sur l'ouverture du marché des services. « Les services sont vastes. Cela inclut le secteur du tourisme, l'énergie, la santé, l'éducation, l'enseignement... Ces secteurs représentent pour nous des préoccupations beaucoup plus sociales. Une raison pour laquelle nous ne voulons pas les ouvrir », a affirmé M. Zaaf. ZALE : une liste de 1.260 produits soumis au payement des droits de douanes Le directeur du suivi des accords dans le cadre de la grande zone arabe de libre-échange (GZALE), M. Djella, a fait part de l'existence d'une liste « négative » qui comporte 1.260 produits soumis au payement des droits de douanes. Cette liste a été établie, précise-t-il, conformément à l'article 15 de la convention. Actuellement, l'Algérie est en négociation avec les membres de la GZALE, lesquels ont exigé de bénéficier des biens fondés de cette décision. « Nous sommes appelés à expliquer les biens fondés et apporter des arguments. Et, en attendant un accord, les produits cités dans la liste ne bénéficient pas d'exonération de droit de douanes », a-t-il dit. A noter que l'Algérie a, durant l'exercice 2011, exporté vers la GZALE un volume de 2.324 millions de dollars contre 2.415 millions de dollars d'importation.