Depuis son adhésion à la grande zone arabe de libre-échange (GZALE), l'Algérie est devenue une destination privilégiée des produits arabes. La balance commerciale avec les pays membres de cette zone est déficitaire. Après six mois d'entrée en vigueur de la convention régissant les produits bénéficiant d'un régime tarifaire préférentiel au sein de la GZALE, il a été constaté une hausse de 28,2 % des importations et une régression de 63 % des exportations hors hydrocarbures. Le volume des échanges hors hydrocarbures entre les pays de la GZALE et l'Algérie est de 742,7 millions USD (693 millions USD d'importations et 49,76 millions USD d'exportations contre 675,8 (540,61 millions USD d'importations et 135 millions USD d'exportations) au 1er semestre 2008. Il apparaît clairement que la libre circulation des biens introduite par cette convention bénéficie davantage aux partenaires de l'Algérie. Le gouvernement a décidé de réagir et une panoplie de mesures est en préparation pour rééquilibrer la situation. Ainsi, un comité technique de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI) préparerait actuellement une liste dite «négative» de produits qui exclue des exonérations des droits de douanes pendant une période afin de protéger la production nationale d'une concurrence à laquelle elle n'était visiblement pas préparée. La CACI élabore cette liste sur la base de propositions d'organisations professionnelles. Elle sera transmise au ministère du Commerce qui la soumettra au gouvernement avant qu'elle ne soit négociée avec des responsables de la Ligue arabe, affirment nos sources. L'Algérie entend également se doter d'un arsenal juridique qui permettra de mettre en application le principe de réciprocité afin de faire subir aux exportateurs des pays arabes les mêmes contraintes que celles imposées aux opérateurs algériens. Ces derniers auraient été soumis à des procédures bureaucratiques sans fin qui auraient découragés les plus téméraires d'entre eux. Les produits algériens ont du mal à se frayer un chemin vers les marchés arabes. Le ministère du Commerce plancherait donc sur un projet de texte réglementaire qui instaurera des barrières non tarifaires. Le gouvernement mettra en place des mécanismes qui lui permettront d'avoir une marge de manœuvre pour protéger les produits algériens sans trahir ses engagements. A cela s'ajoutera une autre mesure qui consiste à consigner les droits de douanes en cas de soupçon concernant l'origine d'un produit. L'importateur sera tenu de verser les droits de douane le temps qu'une enquête établisse l'origine du produit. En cas de confirmation des assertions de l'importateur, celui-ci sera remboursé et sa marchandise pourra être commercialisée en Algérie. Cette mesure est déjà en vigueur pour certains produits mais elle sera généralisée pour tous les autres. Les autorités algériennes espèrent ainsi limiter l'impact négatif de son adhésion à la GZALE.